Affaire de l'or : Un flagrant délit discrédite le CNSP et soutient la thèse d'un sauf-conduit pour les dignitaires de l'ancien régime se réclamant d'Issoufou Mahamadou
L’affaire de l’or est un cas de flagrant délit qui discrédite le Cnsp et corrobore la thèse d’un sauf-conduit accordé aux dignitaires de l’ancien régime, du moins ceux qui se réclament d’Issoufou Mahamadou. Le Cnsp doit se ressaisir et rectifier le tir avant de se retrouver dans la posture du régime déchu, c’est-à-dire un pouvoir honni parce que, reconnu coupable d’actes répréhensibles. Si le Cnsp peut cautionner les crimes humains et économiques commis par l’ancien régime au point de trouver la force de composer avec les mêmes individus, il y a forcément anguille sous roche. Voici ce que disent les Nigériens, non sans raison :
Les pasfeutrés et avançant dans l’obscurité, du régime déchu se font plus nets et visibles. Tous les indices concourent désormais à soutenir que ceux qui dénonçaient, dès le lendemain des évènements du 26 juillet 2023, une opération chirurgicale visant à se débarrasser d’une (Bazoum Mohamed) des deux têtes du monstre n’avaient pas tort d’avancer cette monstruosité. Une malheureuse hypothèse qui tend, lentement et sûrement, à prendre forme, donnant progressivement du poil de la bête à tous ces petits monstres qui se sont terrés, un moment, le temps de voir le visage et les orientations du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp). Un visage qui les a ragaillardis au point où, aujourd’hui, ils ont compris, comme tout le monde par ailleurs, qu’ils n’ont perdu qu’une des deux têtes et que celle-là, la plus redoutable, a curieusement pignon sur rue auprès de l’instance militaire dirigeante qui dit avoir mis un terme à la 7e République pour mauvaise gouvernance et complicité de terrorisme. Pour dire les choses de façon plus prosaïque, les partisans de Bazoum Mohamed ont tôt fait d’attirer l’attention de l’opinion sur le fait qu’en réalité, il s’agissait d’un coup contre l’intéressé et non contre un régime ; que c’est Issoufou Mahamadou qui est derrière ce coup et que c’est pour son compte que cela a été fait ; que le réveil sera brutal et douloureux pour les Nigériens qui découvriront bientôt le pot aux roses, etc.
Cette hypothèse n’est pas si farfelue que ça, le Cnsp s’étant continuellement englué dans des contradictions flagrantes. En disent-elles long sur les choix et les desseins du Cnsp ? Rien n’est moins sûr. Ce qui est irréfutable, c’est que les militants du PndsTarayya sont plus que jamais au pouvoir. Le système Issoufou est loin, très loin, d’être enterré.
Le Cnsp veut une chose et son contraire, milite et souhaite la promotion de valeurs tels que le patriotisme, l’intégrité, entre autres, mais reste incroyablement impuissant face à des faits qui, bien gérés, auraient pu renforcer sa crédibilité et la confiance du peuple nigérien. L’affaire de l’or d’une valeur de 17 milliards frauduleusement sorti du Niger par l’aéroport Diori Hamani de Niamey est un cas de flagrant délit qui discrédite le Cnsp et corrobore la thèse d’un sauf-conduit accordé aux dignitaires de l’ancien régime, du moins ceux qui se réclament d’Issoufou Mahamadou.
Laboukoye