2e session du Conseil national du crédit au Niger : Le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine fait le point sur l'impact des sanctions économiques
Le Premier Ministre et Ministre de l’Économie et des Finances, Ali Mahamane Lamine Zeine, a présidé ce mardi 24 septembre 2024 la 2e session du Conseil national du crédit (CNC) pour l’année en cours. Cette session, d'une grande importance pour le Niger, avait à l’ordre du jour l'examen du rapport sur les impacts économiques et financiers des sanctions imposées au pays depuis le 26 juillet 2023 par les instances communautaires.
Les sanctions économiques et financières ont durement affecté le pays, perturbant les chaînes d’approvisionnement et provoquant une flambée des prix des produits importés. Le secteur des transports, qu’il soit aérien ou terrestre, a également souffert, tandis que l'activité des entreprises, qu'elles soient publiques ou privées, a été ralentie. Les difficultés dans l'approvisionnement ont freiné les commandes, les investissements et la production.
Malgré ce contexte difficile, le Niger a su faire preuve de résilience sous la direction du président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le général Abdourahamane Tiani. En dépit des pressions subies, l'économie du pays a maintenu un taux de croissance positif de 2,4 % en 2023, et les perspectives pour les années à venir sont encourageantes.
Le secteur financier nigérien n’a pas échappé aux conséquences des sanctions. L'État a vu ses avoirs gelés et les transactions financières internationales suspendues. Cela a entraîné une cessation des prêts interbancaires ainsi qu’une incapacité à encaisser des fonds à l'étranger, provoquant une fragilité des liquidités bancaires. Ces difficultés ont aussi affecté la distribution de crédits et la mobilisation des dépôts publics, compliquant davantage l'activité économique.
Le Premier Ministre Ali Mahamane Lamine Zeine a également souligné le contexte international marqué par les tensions géopolitiques, notamment au Moyen-Orient, ainsi que la poursuite du conflit russo-ukrainien. Ces crises ont conduit à une hausse des taux directeurs des banques centrales, particulièrement dans les économies avancées. Selon les estimations du Fonds monétaire international (FMI), la croissance économique mondiale était de 3,2 % en 2023 et devrait atteindre 3,3 % en 2025.
Dans la région de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), les perspectives sont jugées prometteuses, bien que fortement tributaires de l’évolution de la conjoncture internationale. Les crises socio-politiques, les défis sécuritaires et les effets du changement climatique, comme les récentes inondations et catastrophes naturelles, continuent d’influencer l’économie de la sous-région. Néanmoins, la Banque centrale prévoit un taux de croissance de 5,9 % en 2024 et 6,9 % en 2025, grâce à la bonne performance des secteurs extractifs et manufacturiers, particulièrement au Niger avec l'exploitation pétrolière.
Pour le Niger, un taux de croissance impressionnant de 10,6 % en 2024 est attendu, impulsé par l’exploitation pétrolière, suivi de 7,4 % en 2025.
Ali Mahamane Lamine Zeine a exhorté les participants à formuler des recommandations et propositions concrètes à l’issue de cette session, afin de mieux orienter les décisions futures face aux défis posés par les sanctions. Le Premier ministre a également rappelé qu'une étude complémentaire sera menée pour offrir une vision plus réaliste et précise de l’impact de ces mesures sur l’économie nigérienne. La session a été officiellement ouverte sous l’espoir de résultats fructueux.
Le Conseil national du crédit, rappelons-le, est chargé d'étudier les conditions de financement du système bancaire et financier, et d’assurer la gestion des moyens de paiement, tout en veillant au financement de l’activité économique.
Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)