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L’air du temps : Délinquance à l’école !

Siradji Sanda Onep Outre la baisse de niveau, de nombreux acteurs ont, depuis de plusieurs années, tiré sur la sonnette d’alarme relativement à la délinquance en milieu scolaire. Consommation de stupéfiants, notes sexuellement transmissibles, indiscipline caractérisée, tels sont entre autres comportements observés dans nos établissements scolaires aussi bien publics que privés.

La preuve de cet état de fait nous a, une fois de plus, été administrée cette semaine. Une simple affiche pour la publicité d’une kermesse qui devait se tenir dans un établissement privé de Niamey a été publiée par un lanceur d’alerte sur les réseaux sociaux. En effet, en plus des activités ordinaires d’une kermesse scolaire comme les jeux, les activités culturelles notamment les soirées dansantes, cette affiche a ceci d’intrigant que le programme comportait une partie Chicha. Mieux, deux tarifs y sont associés 700 FCFA pour tous et 1000 FCFA pour les VIP selon l’annonce.

Cette dérive est programmée au nez et à la barbe de l’administration de cet établissement, ce d’autant que l’activité devrait se tenir dans l’enceinte de l’école et le programme y a été affiché. N’eut été ce lanceur d’alerte, cette partie de débauche allait passer comme une lettre à la poste, sans la moindre objection des responsables dudit établissement. Mais cette alerte a amené le ministère en charge de l’Education Nationale à prendre une circulaire (n°0102 du 21 février 2024) suspendant jusqu’à nouvel ordre, l’organisation de ce genre d’activités dans les établissements et demandant aux responsables scolaires de mieux encadrer ces activités.

Pourtant, les activités culturelles scolaires, on en connaissait par le passé. Des élèves d’un établissement d’une région se déplaçaient dans d’autres régions ; ceux d’un département dans un autre département. Mais tout se passait sous l’encadrement des responsables scolaires avertis. Ce qui décourageait toute velléité de mener une quelconque activité illicite ou contraire aux mœurs. A titre illustratif, l’alcool y ait généralement interdit, à plus forte raison les stupéfiants.

Mais, ces derniers temps, ce n’est plus le cas particulièrement à Niamey, où ces instants de loisirs et de distractions pour les élèves deviennent des occasions pour s’adonner à toutes sortes de libertinage. Le hic est que cela se passe souvent au vu et au su de l’administration scolaire, particulièrement dans le privé. En effet, dans un contexte de libéralisation totale pour ne pas dire sauvage du secteur de l’éducation, la majorité des établissements privés ont du mal à imposer une certaine discipline. La rude concurrence dans le secteur pousse les responsables de ces établissements à fermer les yeux sur certains comportements peu recommandables des élèves.

Il faut dire que cet état de fait est aussi et surtout aggravé par le déclin de l’école publique. C’est pourquoi, il revient aux parents de mieux surveiller leurs enfants et aux autorités de renforcer le contrôle et imposer des conduites morales plus rigoureuses dans les établissements.

Les activités culturelles et récréatives sont certes un droit pour les élèves. C’est même un tremplin pour certains de cultiver leurs talents. Ce qui fait que de ces activités culturelles scolaires sortent souvent les futurs artistes dont certains deviennent plus tard des icônes. C’est le cas aujourd’hui de Nourou Ouallam ou de Aîcha Macky. Mais cela se passait sans toucher aux stupéfiants. Du reste, il faut rappeler pour le cas spécifique de la Chicha, le ministère du Commerce a interdit l’importation et la vente de ce produit.

Siradji Sanda (ONEP)