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Appel aux Oulémas : Conseils sincères pour soutenir le CNSP et défendre l'Islam au Niger - Par Par Ali ZADA

A NOS OULEMAS, POUR LEUR DEVOIR DE SINCERITE ENVERS ALLAH, NOS GOUVERNANTS ET LES CROYANTS

Ali ZadaLes musulmans ont écouté avec la plus grande fierté l’audio réalisé par un ouléma de haute réputation, relativement à l’unité des leaders religieux autour des idéaux du CNSP et du gouvernement pour la défense de la patrie. Il faut saluer d’emblée l’implication des leaders religieux dans les questions de souveraineté nationale, un tournant pris depuis les évènements du 26 juillet 2023. Le haut niveau de conscience que nos oulémas ont démontré en refusant de tremper dans les machinations à but subversif de l’ambassade américaine au Niger, montre à satisfaction que les leaders religieux furent ciblés eu égard à la puissance de leur autorité sur le peuple et l’efficacité de leur discours sur l’opinion nationale.

Je félicite nos oulémas pour leur engagement patriotique et prie qu’Allah les guide, les protège et les honore ici-bas et dans l’au-delà.

Je profite aussi de l’occasion pour faire ma petite contribution au sujet, non pour polémiquer mais pour aider à repositionner l’effort de nos oulémas dans une perspective doctrinale plus pointue, car « le rappel profite aux croyants ».

La guerre que nous mènent les satanistes occidentaux et leurs suppôts locaux appellent tous les citoyens à une mobilisation sans faille derrière nos gouvernants. Cela vaut pour tous les citoyens. Mais quand il s’agit d’oulémas, cette participation est attendue tant en termes de conseils courageux et sincères aux gouvernants que de mobilisations populaires pour des qounouts. En effet, pour un décideur, rien ne vaut mieux que le sincère conseil. Et le conseil sincère - « nassiha » - est le domaine presque exclusif des oulémas qui portent le Coran et les hadiths.

Les oulémas sont les gardiens de la religion. Je ne sais pas encore ce que l’Islam va gagner dans le nouveau deal autour de la refondation de la république au-delà du principe sacro-saint de défendre la patrie que je n’ai nulle prétention de dénigrer. J’ai toujours craint et j’espère me tromper, que les oulémas soient juste tactiquement embarqués pour se voir largués des joutes par les milieux laïcs gardiens de la culture sans Dieu de l’occident.

Nos gouvernants n’ont jamais manqué de conseillers. Loin s’en faut. Mais je pense que l’ère des conseillers irréligieux et ayant même le plus souvent une aversion déclarée contre la religion, doit être dépassée dans ce pays. Si tant est que ce sont les bons conseillers qui font les bons rois, les courtisans de peu de religiosité qui crient chaque fois que l’Islam est évoqué : « Encore ces religieux, toujours ces religieux… », « Ils veulent nous faire retourner au Moyen-âge », « Il n’y pas que des musulmans au Niger », « Qu’on laisse chacun pratiquer sa religion », ces conseillers dis-je, ont montré leurs limites à aider nos dirigeants à refonder ce pays. Un conseiller qui n’aura jamais dit à un président ou à un premier ministre de craindre Allah n’a pas sa place dans sa « fada ».

Certes, des conseillers furent nommés parmi les leaders religieux et on espère qu’ils rappellent quotidiennement le pouvoir éternel d’Allah à nos dirigeants. Mais on attend encore des mesures en faveur de l’Islam. Etant entendu que la laïcité de l’Etat est la trame du combat de nos leaders religieux et non l’accession à des postes de conseillers. Les questions de fond de mon post sont donc :

• Qu’est-ce que l’Islam a gagné depuis le 26 juillet ?
• Qu’est-ce qu’on lui promet après les assises de la refondation ?

En effet je ne pense pas que nous oulémas soient si actifs autour nos gouvernants dans le simple esprit du « Soutien au CNSP » comme tant de structures le font déjà si efficacement sans avoir la promotion de la religion dans leurs préoccupations. Ceci dit, le patriotisme a deux options. Une première qui est un devoir religieux et qui est soutenue par le hadith selon lequel « l’amour de la patrie fait partie de la foi » et une deuxième qui est celle des patriotes panafricanistes. Toutes les deux sont louables. Les moments cruciaux que nous vivons appellent à la mobilisation de tous les enfants du pays, sans distinctions idéologiques.

Je m’adresse donc aux oulémas pour leur haute qualité distinctive de gens qui savent ce que signifie ce hadith selon lequel « la religion, c’est le bon conseil ». Et le bon conseil c’est principalement celui qui est sincère et courageux. Et s’il m’est donné de prodiguer conseil à nos dirigeants dans la situation actuelle pleine de périls pour le pays, du haut de mon petit savoir de la religion, je leur suggérerais quelques clins d’œil sincères à Allah, notamment quelques mesures de secours à l’Islam, car c’est dans Ses mains que se trouve « tout le Commandement, avant comme après » selon le Coran. Allah connaît nos ennemis mieux que nous et Il leur commande autant qu’Il nous commande. Il est Tout-Puissant sur nous autant qu’Il l’est sur eux.

En effet, en quittant la superficialité de notre perception de l’Islam pour entrer dans le fond de la doctrine, ce qui nous arrive pourrait bien être le résultat de ce que nos mains ont acté, car Allah ne fait jamais injustice à Ses créatures. Je ne suis pas formel sur le fait qu’Allah nous eut déclaré la guerre à travers le terrorisme. Qu’Il nous en garde car nous ne saurons affronter Sa Toute-Puissance. Aussi, Allah connait-il mieux la raison des épreuves qu’il envoie aux humains individuellement et aux nations collectivement. Mais quand il s’agit de sortir des épreuves, je puis être formel sur le fait que le repentir et la réforme intérieure individuelle et collective sont les conditions du succès, car : « Allah ne change pas ce qui est en un peuple s’il ne change pas ce qui est en lui » (le Coran).

Ma préoccupation est donc de savoir si nos oulémas exhortent le CNSP et le gouvernement à changer ce qui est « en nous », cas auquel nous pourrions dire qu’en une année de révolution nationale, nous attendons encore de voir quelque chose en faveur de l’Islam. En tout cas je n’ai pas encore vu dans ces débats télévisés qui donnent souvent la parole à nos oulémas, de passages où ces derniers firent cas de ce sujet profond de doctrine dans leurs rapports avec le CNSP et le gouvernement qu’on sait par ailleurs très étroits.

On récompensera peut-être l’Islam « quand la paix sera revenue ». Si c’est la promesse à eux faite, il faut en rigoler. Non, je pense que le haut niveau de nos oulémas et leur engagement au service de la religion leur refuseraient de considérer leurs efforts sous un marché aussi puérile. Au demeurant ils savent mieux que moi que le deal posé par Allah dans le Coran est « Si vous secourez Allah, Allah vous secourra ».

Ma préoccupation est donc « Que faisons-nous pour secourir Allah afin que nous méritions Son secours ? »

Faute de la moindre réponse dans la gouvernance depuis un an, j’exhorte le CNSP et le gouvernement à se donner un angle de vue idéologique, aussi ténu soit-il, sur notre situation, si toutefois les oulémas n’ont pas encore orienté leur conseil dans cette direction. La vacuité idéologique développée par l’Etat laïc autour de la gouvernance ne nous permettra pas de nous réconcilier avec Allah et réconcilier nos cœurs de Nigériens de diverses contrées. Considérons donc nos rapports avec Allah et cherchons-y des domaines de remises en question et de réformes, car il y en a beaucoup. Allah et les croyants soutiendront sans faille de telles mesures. Soutenons la religion d’Allah et Allah nous portera secours. Car à regarder de près, le syncrétisme idéologique dans lequel baigne notre gouvernance économique est en lui-même porteur de menaces de guerre, si je dois me référer au verset appelant les croyants à s’éloigner de l’usure :

• « Ô les croyants ! Craignez Allah et renoncez au reliquat de l'intérêt usuraire, si vous êtes croyants ;
• « Et si vous ne le faites pas, alors recevez l'annonce d'une guerre de la part d'Allah et de Son messager », sourate 2, la Vache, versets 278 et 279.

Dans ce verset Allah a formellement déclaré la guerre au système de prêt usuraire. Les guerres que vivent l’humanité sont des guerres qu’Allah a déclarées aux nations, du fait du système usuraire auquel presque toutes sont arrimées, de gré ou de force et presque toujours par la complicité des élites gouvernantes. J’aimerais donc attirer l’attention de mes concitoyens sur le fait que ce que nous vivons comme terrorisme pourrait d’abord être une guerre déclarée par Allah à notre système de gouvernance qui depuis des décennies, a fait de la dette à base usuraire l’une de ses sources de financement du développement économique et social. C’est donc ce débat profond qu’il faut mener pour cheminer vers une refondation qui nous mettrait sur une voie de droiture morale et spirituelle conforme à la vision de ce que nous avons de nous-mêmes, c’est-à-dire des croyants.

J'interroge donc mon frère en Islam, Son Excellence Lamine Zein sur la conscience qu’il a de la portée idéologique de ces prêts contractés auprès du FMI et la Banque Mondiale. Au demeurant leur inefficacité dans la stratégie de financement du développement n’est plus à démontrer après plus de quatre décennies de pauvreté et de destruction du développement. Si infime soit-il, le taux usuraire est un poison pour les individus et les nations et un risque sérieux de guerre de la part d’Allah.

J’exhorte donc nos oulémas à donner au CNSP et au gouvernement un conseil sincère et courageux en leur rappelant constamment ce verset : « Ne craignez donc pas les gens, mais craignez-Moi. Et ne vendez pas Mes enseignements à vil prix », sourate 5, la Table servie, verset 44.

Nos oulémas savent mieux que quiconque que le mal de notre société vient de la duplicité idéologique d’un peuple croyant soumis à une gouvernance qui légalise tout ce que la religion lui interdit, entre autres l’usure, les jeux de hasard, l’alcool, la prostitution et la mécréance institutionnalisée qui est la « séparation entre l’Etat et la religion ».

Que nos oulémas soufflent quotidiennement à l’oreille de nos gouvernants ce verset : « Si Allah vous donne Son secours, nul ne peut vous vaincre. S'Il vous abandonne, qui donc après Lui vous donnera secours ? C'est Allah que les croyants doivent faire confiance », sourate 3, la famille d’Imran, verset 160.

A mon frère Lamine Zein je rappelle que, selon des simulations que j’ai faites au cours d’une conférence relativement à la valeur nominale globale des ressources naturelles existant dans le tiers prospecté du territoire nigérien, notre pays possède environ 34 000 milliards de dollars de richesses, sur la base des cours mondiaux de 2023. Le seul département de Say possède en fer, en phosphate, en alunite et en kaolinite, plus de 316 milliards de dollars de richesse. N’ayant pas en connaissance le potentiel en or de ce département, je n’en ai pas tenu compte. En ajoutant à tout cela une production agricole qui peut se faire en trois récoltes sur plus de 50 millions d’hectares, on se donne une idée des faveurs qu’Allah a faites à ce peuple. C’est donc juste pour lui rappeler que le Niger n’a nul besoin de défier Allah par de petits emprunts usuraires pour survivre et prétendre se développer. Mieux, j’ajoute qu’il est possible au Niger de s’inscrire en quinze ans dans le cercle des cinq plus grandes économies africaines et cela sans la dette sous laquelle croupissement tous ces pays qu’on cite en exemples.

Le Niger n’a pas eu de Premier Ministre plus proche de l’Islam que Son Excellence Lamine Zein. Qu’il sache donc inscrire son passage dans le sens attendu par Allah et les croyants et non dans la banalité aussi ennuyeuse que vaine de la trop longue liste de premiers ministres qui l’ont précédé. En plus de quarante ans de concours financiers du FMI et de la Banque Mondiale, où avons-nous conduit ce peuple de croyants qui nous regarde stoïquement dans notre incapacité à lui produire du bien-être ? Pourquoi donc cet acharnement thérapeutique qu’on sait pertinemment sans résultats et surtout porteur de menace de guerre de la part d’Allah ?

J’exhorte enfin tous les Nigériens, oulémas et humbles croyants à une introspective profonde sur ce que nous sommes (des croyants) et la direction de laquelle nous attendons secours : « C’est toi que nous adorons et de toi nous attendons le secours ».

Qu’Allah guide nos dirigeants vers la droiture et la pertinence de leurs actions. Qu’Allah protège notre pays, tous les pays musulmans et toute l’humanité contre le mal des adorateurs de Satan.

Par Ali ZADA
• Expert en politiques publiques ;
• Enseignant à Swiss Umef University de Niamey