Le Président du CNSP avec son discours porteur d’espoirs face à l’histoire du Niger : Par Me AMANI Yahouza
Il est de haute signification politique que dans la situation actuelle du Niger et de son peuple que le Premier responsable puisse prendre la parole pour non seulement donner de l’assurance, de l’espoir mais également dégager des nouvelles lignes de conduite dans le cadre de l’organisation et du fonctionnement de l’Etat.
La prise de conscience des réelles aspirations du peuple dans une dimension de pleine plénitude de la souveraineté nationale afin d’instaurer un modèle de justice sociale et d’état démocratique doit être le socle commun.
Le message du Général Tchiani adressé à la nation de ce samedi 19 août 2023 répond à cette problématique. La concertation entre fils et filles du pays pour donner un contenu axé sur une transition démocratique de rupture pour une durée raisonnable de trois années.
Une transition démocratique de rupture
La plénitude de l’exercice de la souveraineté nationale doit :
- sur le plan externe s’articuler à une révision complète des accords de coopération multiforme, des conventions minières et des contrats de gros ouvrages publics.
Le droit permet leur révision et éventuellement le recours à l’arbitrage pour rétablir l’équilibre contractuel dans l’intérêt des parties ;
- sur le plan interne à faire un état des lieux des crimes économiques, à situer la responsabilité civile et pénale et à faire prononcer des sanctions appropriées afin que le Niger rentre dans ses droits.
La consultation des fils et filles du peuple du Niger doit s’occuper de l’élaboration d’un cahier des charges, du choix des acteurs et du modèle des structures pour l’exécution du cahier, de son contrôle et de son adaptation continue.
Le recours aux compétences de la diaspora avec son expérience et son expertise dans tous les domaines de la vie de la nation doit être une priorité au premier plan de la refondation de la nouvelle république. La présente contribution en est la preuve.
Le mouvement d’ensemble doit également proposer un modèle de justice sociale et d’état démocratique adapté aux réalités nationales, régionales et internationales.
Le modèle de justice sociale et d’un état démocratique adapté
Les rédacteurs de la nouvelle constitution et du nouveau code électoral peuvent s’inspirer de celle de la 3e république, de son code électoral et de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) tant dans sa composition et que dans son fonctionnement.
Le multipartisme limité, l’évaluation des structures existantes de lutte contre la corruption et des détournements des deniers publics, l’autonomie fonctionnelle et financière de la magistrature, le renforcement des capacités et d’actions des auxiliaires de la justice, l’assainissement dans les forces de défense et de sécurité, l’adaptation de formation et des stages, la culture d’esprit républicain à toute la chaine de commandement, l’approche participative citoyenne dans la programmation militaire, de son respect et des outils d’évaluation et de promotion de mérite, la reprise en main de l’Etat des finances publiques, des marchés publics et un nouvel organigramme d’ordonnancement, d’encaissement ,de gestion des recettes, de répartition des richesses nationales, les questions de santé, d’éducation, de la solidarité nationale avec l’implication des collectivités publiques doivent être les repères du modèle de la justice sociale et d’un état démocratique adapté.
L’appui de l’extérieur doit être subsidiaire sur la base des besoins réellement exprimés pour davantage donner du sens à la souveraineté nationale. La durée de trois années pour une transition réussie me paraît raisonnable. En effet, un trimestre peut être consacré à discuter et à convenir de tout ce qui précède ; 24 mois pour l’exécution du cahier des charges de la transition, deux mois pour le bilan, les réajustements et 7 mois pour le référendum, l’organisation des élections générales par palier municipal, parlementaire et présidentiel.
Par Me AMANI Yahouza