Les ressources prévues pour les ministères sectoriels de l'éducation dans le projet de budget de l'Etat pour l'exercice 2022 / Not yet education : Par Moussa Tchangari
357 385 454 699 de francs CFA, c'est le total des ressources prévues pour les ministères sectoriels de l'éducation dans le projet de budget de l'Etat pour l'exercice 2022. L'année dernière, à l'ouverture de la session budgétaire de l'Assemblée nationale, le gouvernement avait inscrit 316 090 991 673 de francs CFA pour ces mêmes ministères.
Ainsi, les prévisions de dépenses du secteur de l'éducation enregistrent donc une hausse de 41 294 463 026 francs CFA; mais, il faut savoir que le budget de l'Etat enregistre lui aussi une hausse de 244 257 697 554 francs CFA, passant de 2 644 533 967 254 francs CFA à 2 888 791 664 808 francs CFA.
En 2022, les prévisions de dépenses des ministères sectoriels de l'éducation, à moins que l'Assemblée nationale n'en décide autrement, ne représenteront que 12,37% des ressources totales du projet de budget de l'Etat pour l'exercice. Elles représentaient 11,95% des prévisions du projet de budget de l'exercice 2021; et n'atteignent pas encore leur niveau, en proportion des dépenses totales de l'Etat, de la première année de l'ère Issoufou Mahamadou (14% en 2011).
Si l'on regarde plus attentivement le projet de budget soumis par le gouvernement, on constate d'abord que la hausse des dépenses d'éducation, qui est seulement nominale, concerne d'abord le ministère de l'enseignement supérieur dont les allocations passent de 56 242 259 918 francs CFA en 2021 à 66 985 227 730 francs CFA; elle concerne ensuite le ministère de l'éducation nationale (enseignement primaire et enseignement secondaire) dont les allocations sont passées de 228 515 833 065 francs CFA à 262 504 663 879 francs CFA.
Le ministère de l'enseignement technique et de la formation professionnelle est le seul ministère du secteur de l'éducation à enregistrer une baisse de ses prévisions de dépenses, qui passent de 31 332 898 690 francs CFA à 27 895 563 090 francs CFA; mais, pour ceux et celles qui, comme nous, ont espéré un grand bond des dépenses publiques d'éducation, ce n'est pas le seul point de déception.
En effet, la hausse des dépenses d'éducation, qui est plutôt nominale, est globalement si modeste qu'elle trahit la profession de foi du président Bazoum sur l'importance qu'il attache à ce secteur stratégique. En 2021, le Burkina Faso, pays voisin affichant des meilleures statistiques en matière d'éducation, avait prévu pour ce secteur 588,85 milliards FCFA sur un budget qui ne dépasse pas celui du Niger.
La priorité à l'éducation, ce n'est donc pas encore arrivée au Niger, comme diraient les Burkinabè; en tout cas, pas sur le plan de l'allocation des ressources.
Par Moussa Tchangari
07 octobre 2021
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