Accéder au contenu principal

Sous pression à Rabat, le Mena du Niger ne démérite pas face aux Lions de l’Atlas


À Rabat, devant un stade flambant neuf et bondé, nos jeunes joueurs du Mena ont affronté les Lions de l’Atlas dans des conditions extrêmes. Après avoir frôlé l’exploit lors du match “aller” disputé à Oujda, ils se sont inclinés 5–0 au “retour”. Contexte, analyse et raisons d’encourager cette équipe en pleine reconstruction.

Un match retour sous haute tension
Vendredi 5 septembre 2025, le Mena du Niger a retrouvé le Maroc au Complexe sportif Prince Moulay Abdellah de Rabat. La rencontre s’est jouée dans un cadre exceptionnel : stade inauguré la veille, 63 000 spectateurs, ambiance de fête nationale du football. Pour les Nigériens, le décor équivalait à une véritable fournaise psychologique.

Dès l’échauffement, une “bronca” assourdissante s’est abattue sur nos joueurs. Cette ferveur populaire, vécue comme une agression constante, a transformé la pelouse en champ de bataille émotionnel. Face à une telle hostilité, tenir son plan de jeu relevait d’un défi presque surhumain.

Un aller héroïque…
Le 21 mars dernier, le Mena du Niger “recevait” le Maroc, non pas à Niamey, mais à Oujda… encore en terre marocaine. Malgré ce handicap, nos jeunes ont ouvert le score à la 47e minute et tenu tête pendant plus d’une heure. Ils ne concèdent l’égalisation qu’à la 59e, avant de s’incliner dans le temps additionnel (90’+1).

Ce soir-là, le Niger avait prouvé faire vaciller le demi-finaliste de la Coupe du monde 2022. Une performance qui doit rester dans les mémoires comme un point de repère, un signal fort de résilience et de progression.

Un adversaire au sommet mondial
Rappelons le contexte : le Maroc est 12e au classement FIFA et première nation africaine qualifiée pour la Coupe du monde 2026. Ses joueurs évoluent dans les plus grands championnats européens, habitués aux matches à haute intensité. Face à un tel palmarès, le Mena, qui pointe autour de la 120e place mondiale, partait avec un déficit d’expérience évident.

La défaite de Rabat n’est donc pas une faiblesse. Elle souligne au contraire la marge qui nous sépare du très haut niveau, et trace la voie du travail à accomplir.

Un Mena jeune, en apprentissage
Sous la houlette de Badou Zaki, entraîneur marocain du Mena depuis décembre 2023, l’équipe a entamé un chantier de reconstruction. Le groupe est jeune, renforcé par des éléments locaux et expatriés, et en quête de repères.

À Oujda, l’organisation et l’attitude collectives avaient montré que le staff avait su préparer les joueurs pour être compétitifs sur la durée. À Rabat, l’usure mentale et physique a fini par peser. Mais l’apprentissage passe aussi par ces défaites.


Lire aussi : 

Nos jeunes ne déméritent pas
Plusieurs éléments plaident en faveur de nos joueurs :

  • Ils ont joué deux fois au Maroc, sans jamais bénéficier d’un véritable soutien populaire à domicile.
  • Ils ont fait vaciller le Maroc à l’aller, ne cédant que dans les ultimes minutes.
  • Ils ont résisté dans un stade archi-comble et surchauffé, face à l’une des meilleures sélections du monde.
  • Ils ont montré un esprit de combat qui mérite reconnaissance et encouragement.

Encourager et construire
Le Mena doit désormais tourner la page et se projeter vers la suite des éliminatoires, avec un déplacement à Zanzibar le 9 septembre. L’objectif réaliste reste de viser une place honorable et de consolider un collectif prometteur.

Message aux joueurs : vous avez affronté l’une des meilleures équipes d’Afrique dans un environnement hostile, et vous êtes restés debout. Ces expériences forgent l’avenir. Plus que jamais, vous méritez l’encouragement de tout le peuple nigérien.

Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)