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Décision de la Confédération Africaine de Football (CAF) : Le stade général Seyni Kountché suspendu pour les compétitions internationales

 

Le stade général Seyni Kountché est suspendu pour les compétitions internationales. La décision de la Confédération Africaine de Football tant redoutée depuis quelques mois est tombée. Pourtant tous les signes étaient là. Après les menaces de suspension, une dérogation a été faite. Les nouvelles autorités issues des dernières élections prennent le problème en charge. Un état des lieux a été fait. En dépit de la bonne volonté de ces responsables, la solution semble plus difficile que prévue. Elle nécessite du temps et surtout de l’argent. Toutes choses que le pouvoir n’en dispose. Comment en est on arrivé là ? Il serait malhonnête d’ignorer les sollicitations auxquelles le président Issoufou a régulièrement répondues durant ses dix années de gouvernance. A chaque fois qu’une fédération sportive éprouvait des problèmes dans la préparation des athlètes et leurs déplacements pour participer à des compétitions internationales, le président Issoufou a été la solution. Et parfois, dans l’urgence, les responsables des fédérations usaient de leurs propres relations, sans se référer au ministère qui est généralement associé à la dernière minute, histoire de mettre le vernis administratif. C’est tout à son honneur.

Ces solutions par à coup sont symptomatiques de la gouvernance du président sortant. Dans aucun secteur, il n’y a eu de politiques réfléchies intégrant tous les paramètres. C’est pourquoi, on en parle tous les jours, il y a eu la déliquescence de l’école, le naufrage du système de santé. Ces solutions sont justes destinées au besoin de communication. L’omniprésence du chef est la pierre angulaire de la gouvernance. Tout semble être fait pour que tout le mérite revienne au seul chef. Toutes les actions sont orientées vers l’extérieur : réception pour les équipes qui représenteront le Niger avant leur départ, déplacement au centre technique de la fédération nigérienne de football pour accueillir le président de la FIFA. C’est la seule visite du président de la République dans ce centre qui fait du Niger un exemple dans la sous région. Aucune attention pour les compétitions nationales ; aucune participation à la finale de la coupe nationale durant les dix dernières années. Et tout naturellement aucune attention du président de la République sur l’état des infrastructures sportives. D’où la lente agonie du stade général Seyni Kountché qui va priver nos représentants dans les compétitions de football au plan international l’avantage de jouer devant leur public. Cette situation demandera des dépenses supplémentaires pour les associations qui généralement tirent le diable par la queue ; qui n’ont pas de sponsors ; qui ne reçoivent pas de subventions de l’Etat. Dans nombre de pays africains, l’Etat subventionne les clubs de l’élite. Sans celle-ci, les compétitions nationales ne démarrent pas.

Si tout cela n’a pas été possible durant les dix dernières années, il est incompréhensible que les infrastructures, héritées des régimes précédents, soient laissées à l’abandon. Le cas du stade Kountché, un EPA, étonne. Est-ce parce qu’il porte le nom de celui que certains considèrent comme un dictateur ? Possible. On se rappelle que la Conférence nationale, dont nombre d’animateurs sont aujourd’hui au pouvoir, avait jugé opportun la dénomination le stade. Cette suspension du stade Kountché même si elle n’est pas volontairement planifiée, elle est le résultant d’une négligence coupable. D’abord dans la nomination des responsables qui répond à aux critères parents, amis et alliés ; au refus de demander des comptes. La marque des grands hommes n’est pas l’omniprésence, mais la capacité de choisir des hommes capables de produire, dans leur domaine, des idées pour faire avancer les politiques, la nation. Un bon dirigeant est aussi celui qui reconnaît les mérites et punit les indélicats et les fainéants.

Modibo