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L’éducation de la jeune fille : Pour l’autonomisation de la femme au Niger

pour les communautés à la base, la place de la jeune fille est au foyer. Dans d’autres localités, elle est soumise au petit commerce ou envoyer dans les grandes villes pour servir de petites bonnes et ou données en mariage précoce etc. c’est dans cette optique que M. Babatune Ostimehin, Directeur exécutif de l’UNFPA nous intéresse à plus d’un titre en disant : « si nous pouvons faire en sorte que même la plus pauvre, la plus marginalisée des adolescentes soit en mesure de rester à l’école, soit protégée contre les mariages précoces et la violence, ait accès à l’information et aux moyens d’éviter les grossesses non désirées, soit dotée des compétences, que des choix et des opportunités lui soient offertes, elle aidera à bâtir un avenir meilleur pour sa famille, son pays et le monde. L’investissement dans les adolescentes donne des bénéfices énormes ».

Cette sous-scolarisation freine l’émergence de la femme au plan politique, ce qui ne permet pas une implication massive des femmes dans le combat politique. Au plan sanitaire, cette situation ne permet pas d’accéder aux soins de santé et une meilleure prise en charge sanitaire des femmes. Elle limite aussi la jouissance de ces droits au plan juridique. Au niveau social, la non scolarisation des filles ne leur permet pas d’avoir un statut social de haut niveau. Elle ne permet pas non plus de lutter contre la pauvreté, parce que cette situation bloque l’autonomisation de la femme. La non scolarisation des jeunes filles ne permet pas aussi de combattre les stéréotypes sexistes et l’ignorance, en ce sens qu’elles sont limitées sur le plan intellectuel. Ce qui du coup ralentit le développement sociopolitique et économique du pays. Parce que la pauvreté à une image féminine au Niger : 63 % des femmes sont pauvres. D’où nous pouvons dire sans risque de nous tromper que le thème choisi cette année pour commémorer la Journée Nationale de la Femme vient à point nommé et trouve son fondement. Ce thème doit également interpeller tous les acteurs intervenant en matière d’éducation et de promotion de la femme afin qu’ils trouvent ensemble des solutions idoines et durables pour faire de la scolarisation de la jeune fille une réalité au Niger.

Pour atteindre cet idéal, plusieurs perspectives sont envisageables. Améliorer l'accès des femmes à l'éducation pour une meilleure jouissance de ces droits, notamment à l’éducation, à la politique, la santé, à la justice, à l’alimentation, à l’eau bref le droit à une vie décente.

Pour améliorer l’accès à l'instruction de la jeune fille, l'Etat doit améliorer le taux de scolarisation de la jeune fille à tous les niveaux de l'enseignement. En effet, l’Etat et ses partenaires, intervenant en la matière, doivent mettre l’accent sur des programmes genres sensibles afin d’éliminer toutes les formes de discriminations dont sont victimes les femmes et combattre les stéréotypes fondés sur l'infériorité de la femme. L'école doit former tous les enfants du pays et en faire des citoyens égaux.

Dans la même lancée, on doit s’inspirer de femmes modèles pour encourager les parents d’investir pour l’éducation de la jeune fille, en les inscrivant à l’école et à assurer leur maintien à l’école. Réduire la surcharge des travaux domestiques et champêtres de la jeune fille afin qu’elles puissent disposer de temps nécessaire pour participer aux activités scolaires. Accompagner les jeunes filles dans leur parcours scolaire en les dotant de kit scolaire. Il faut également revoir le projet de loi protégeant la jeune fille en cours de scolarisation afin de maintenir les jeunes filles à l’école. La scolarisation de la jeune fille nécessite la contribution de toutes et de tous en vue d’assurer l’autonomisation de la femme au Niger.  

Balkissa Hamidou

15 mai 2017
Source : La Nation