Skip to main content

Université Abdou Moumouni Dioffo de Niamey : Le président du CSC et la 5ème Vice-présidente de l’Assemblée pris en flagrant délit de « faux et usage de faux en écriture »

C’est donc après approbation de cette candidature par le Conseil scientifique suivie de sa nomination par le Recteur que, certains enseignants chercheurs du Département de droit privé vont engager une procédure judiciaire aux fins d’annulation de l’arrêté portant nomination de leur collègue, souligne l’avocat dans la plainte qu’il a transmise au Procureur de la république. Pour justifier le caractère irrégulier qu’ils disent relever dans « la procédure de recrutement et convaincre le juge de référé » devant qui ils ont fait recours, ces cinq enseignants vont concocter pour la circonstance un procès-verbal, poursuit l’avocat de l’Université, Me Yagi Ibrahim. Il précise dans le même temps que les requérants fondent leur recours en annulation sur un vote en faveur de la reprise du recrutement par 5 intervenants contre 3, « sachant pertinemment qu’ils ne peuvent pas apporter la preuve de cette assertion ». Il n’y a eu aucun vote lors dudit conseil de faculté et la synthèse faite par le Doyen expressément sur ce point n’a rien à voir avec la prétention de ce groupe d’enseignants chercheurs, lit-on dans cette plainte. Pire, ces requérants « se sont livrés à des pratiques frauduleuses tendant à altérer la vérité et dans le dessein de tromper le juge », en fabriquant « une pièce qu’ils savaient pertinemment fausse, s’abstenant de produire le document officiel signé par le Doyen et le secrétaire de séance ». Toutes ces observations attestent de façon notoire que le procèsverbal du Conseil a été grossièrement falsifié » par ces enseignants-chercheurs, conclut Me Yagi Ibrahim, avant de faire remarquer que leur agissement est prévu et puni par la loi pénale

Pour l’instant, nul ne connait la suite qui va être réservée à cette plainte contre des enseignants de droit dont certains assument cumulativement, avec leur statut d’enseignant-chercheur, des hautes fonctions étatiques. Il s’agit principalement du Dr Kabir Sani qui préside depuis quelques mois aux destinées du Conseil Supérieur de la Communication (CSC) et de la députée Amina Bala Kalto, qui occupe le poste de cinquième vice-président de l’Assemblée Nationale du Niger. Si Amina Bala Kalto bénéficie d’une immunité parlementaire du fait de son rang de député, la procédure est moins lourde pour le cas de Kabir Sani. La loi sur le CSC autorise le juge de demander sa suspension en cas de poursuite judiciaire. A moins que le régime dont il est un des lieutenants ne vienne à son secours pour empêcher la manifestation de la vérité, Kabir Sani devra donc être suspendu de son poste du président du CSC pour se mettre à la disposition de la justice. Quant aux autres enseignants chercheurs, ils peuvent aussi ne pas être inquiétés par le dépôt de cette plainte, en raison de leurs accointances avec le régime d’Issoufou Mahamadou.

Bisso  

09 décembre 2018
Source : Le Courrier