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Table ronde sur la qualité de l’éducation au Niger : Les acteurs de l’école se donnent trois jours pour examiner la question

Comment améliorer la qualité de l’éducation ?

C’est à cette question centrale que les participants à l’atelier doivent apporter une réponse afin de proposer au gouvernement et aux partenaires, une feuille de route d’une part et d’autre part pour « identifier, documenter, partager et capitaliser les bonnes pratiques, expériences et stratégies en vue de contribuer à l’amélioration de la qualité des enseignements-apprentissages». Rassurant les participants que cette table-ronde ne sera pas une rencontre de plus dont les conclusions finiront dans les tiroirs, le ministre en charge de l’Enseignement primaire a déclaré qu’elle va permettre de faire le bilan de la mise en œuvre du plan d’actions stratégiques pour prendre en charge les difficultés identifiées après l’évaluation des contractuels de l’éducation l’année dernière mais aussi de stabiliser le cadre logique de la feuille de route qualité 2018-2021.

Simplifier, harmoniser et capitaliser

« Ce triptyque est désormais le leitmotiv qui sera celui du ministère de l’Enseignement primaire », a dit le ministre aux participants à la table-ronde. Parlant de la simplification, Dr Marthé a expliqué que dorénavant l’accent sera mis essentiellement sur « les outils de planification et programmation » car, le système éducatif comporte trop de politiques, stratégies, plans. « Nous devons inscrire la totalité des interventions liées à la qualité dans une Feuille de Route Qualité de l’Education unique », a précisé le ministre. Quant à l’harmonisation dont il a fait cas, le ministre a indiqué qu’elle sera axée sur les programmations régionales et nationales expliquant que les acteurs doivent améliorer la communication entre eux et travailler de manière plus efficiente et les régions doivent elle aussi « travailler en étroite relation avec les départements et les inspections et veiller à répondre promptement aux sollicitations de la portion centrale ».

«L’harmonisation est donc une condition sine qua non pour la mise en place d’une dynamique pour atteindre les objectifs», a souligné le ministre tout en se réjouissant que les partenaires ont le regard tourné vers cet objectif commun qu’est la qualité. Evoquant le troisième élément du triptyque qu’est la capitalisation des bonnes pratiques, le ministre Marthé a estimé que tous les diagnostics sont déjà posés s’appuyant sur les nombreuses études réalisées et des assises avec beaucoup de recommandations dont peu sont suivies d’effet. «Il faut sonner le glas des études sur tel ou tel aspect ou réfléchir sur telle ou telle stratégie pour se consacrer à leur mise en œuvre effective », a martelé le ministre Marthé pour qui « l’heure est résolument à un changement profond d’état d’esprit ». De la table-ronde, le ministre de l’Enseignement primaire dit attendre des pistes concrètes pour lancer un cycle de capitalisation de quelques bonnes pratiques que les participants auront retenues.

La cheffe de file des PTF, Mme Félicité Tchibindat a mis en exergue le doublement du nombre d’enfants à l’école au Niger passant de 35% en 2001 à 76% en 2016. Mais ce progrès cache deux autres réalités indéniables : la qualité de l’éducation et le nombre d’exclusion de l’enseignement primaire ou secondaire. En effet, a dit Mme Félicité, les études ont révélé que 2,6 millions d’enfants de 7 à 16 ans ont été exclus de l’école alors que ceux qui sont restés ont encore du mal à apprendre et abandonnent avant de terminer leurs études. « Cette situation affecte plus les enfants issus des ménages vulnérables en villes comme en zones rurales », a dit la représentante résidente de l’UNICEF qui estime que «derrière ces statistiques, c’est l’avenir de nos enfants et du pays qui est en jeu. Nous risquons de perpétuer le cycle de la pauvreté d’une génération à une autre».

Elle a déclaré que le Niger présente un des défis éducatifs les plus difficiles au monde tout en soulignant que des solutions existent pour les surmonter. Mme Tchibindat a affirmé que tous les partenaires de l’éducation doivent faire en sorte que chaque enfant ait accès à une éducation de qualité tout en réitérant l’engagement de l’UNICEF et de tous les partenaires aux côtés du Niger pour l’accompagner dans ses efforts d’offrir aux enfants un accès à une éducation de qualité.

Zabeirou Moussa(onep)

05 juillet 2018
Source : http://lesahel.org/

05/07/18