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Redéploiement du personnel enseignant : Une contestation fondée sur un principe et non sur un texte de loi

Car les filles enseignantes trouvent généralement époux dans les villes et non dans les campagnes ». Le surnombre d’enseignants dans les classes des écoles urbaines est donc lié à un contexte du moment qui ne peut pas être réglé sans toucher le tissu social. Que faire à l’avenir pour éviter au maximum à des nombreux foyers les séparations qu’ils vivent du fait de ce redéploiement. Mme Idrissa. R répond : « Il faut revenir à l’engagement décennal ». Qu’est-ce à dire ? ‘’L’engagement décennal’’, c’est ce papier signé au début de l’entrée en fonction d’un agent de l’Etat recruté qui l’oblige à servir sur n’importe quel lieu du territoire national pendant au moins dix ans. Selon Mme Idrissa. R, la signature d’un tel document permettra d’éviter toute polémique du genre à laquelle on assiste aujourd’hui.

Si socialement parlant, la séparation des couples est difficile à comprendre dans une communauté fortement islamisée où le mariage est sacré, que disent les textes de loi en vigueur en la matière dans le pays ? Selon un averti, dans les dispositions du Statut Général de la Fonction Publique en application, nulle part, il n’est écrit que l’enseignante mariée doit suivre son époux. Ce n’est donc qu’un principe ayant pris au fil du temps un caractère de loi. Comme quoi, la contestation ne peut pas prospérer devant un tribunal. « C’est pourquoi, nous préférons un traitement au cas par cas tenant compte des situations des enseignantes mariées, des enseignants malades et ceux ayant beaucoup de charges » ; soutient un animateur du syndicalisme enseignant qui pense que la question du redéploiement doit être abordée avec plus de tact et moins de tambours comme les autres revendications.

Oumarou Kané 

08 mars 2018
Source : La Nation