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Niger : le bras de fer entre pouvoir et acteurs de l'éducation met en péril l'école

Il s'agit là pour les syndicalistes "de provocations graves". "Devant la mauvaise foi de la partie gouvernementale, nous n'avons d'autre option que de poursuivre la lutte jusqu'à satisfaction totale de nos revendications", ont-ils martelé dans une déclaration.

De son coté, l'Union des scolaires nigériens, après plusieurs ultimatums adressés au gouvernement, a renoué avec la contestation par des boycotts de cours et des marches suivies de meetings sur les campus, puis dans les rues de la capitale. Elle a dit "rendre responsables les autorités concernées de tout ce qui adviendra dans les jours à venir en cas de non satisfaction".

Ces revendications concernent une amélioration de leurs conditions de vie et d'études, les arriérés de bourses, le retard constaté dans la rentrée au secondaire et dans les universités publiques, le retard académique avec pour conséquence "l'entassement de plusieurs promotions dans le même niveau".

Les différents arrêts de travail des enseignants-chercheurs, à l'appel de leur syndicat, également pour des raisons pécuniaires, paralysent davantage les activités académiques dans les huit universités publiques du pays.

Pour leur part, ils exigent notamment du gouvernement le paiement intégral des arriérés de salaires et primes de recherche, l'application des textes organiques des universités de Zinder, Maradi et Tahoua, adoptés en juillet 2017, et la sécurisation dans tout le pays des sites affectés aux universités publiques.

Depuis lundi, les enseignants et personnels techniques de l'université de Maradi (centre) observent une grève de cinq jours pour obtenir le paiement intégral de leurs arriérés de salaires.

Mais le coup de grâce vient d'être porté par les promoteurs des écoles et instituts professionnels avec l'interdiction, depuis le 15 janvier dernier, de l'accès des étudiants boursiers de l'Etat aux salles de classes en raison d'arriérés des frais de scolarité non honorés par le gouvernement.

Pour Hamadou Hamidou, fondateur d'un institut professionnel à Niamey, c'est la situation financière difficile que vivent depuis près de deux ans leurs établissements, à cause notamment du non-paiement par l'Etat des frais de scolarité, qui les a contraints à prendre cette grave décision.

En soutien à leurs camarades boursiers, l'Union des étudiants des écoles et instituts professionnels a appelé l'ensemble des étudiants des établissements professionnels à un arrêt "illimité" des cours, jusqu'à satisfaction.

Tout en dénonçant le silence des parents d'élèves face à cette situation, ils ont appelé le président Mahamadou Issoufou à s'investir personnellement dans le règlement de cette crise qui, à la longue, mettra en péril l'avenir de la nation.

En attendant, toutes les parties concernées campent chacune sur leurs positions, faisant courir au pays le risque d'une année blanche certaine.

23 janvier 2018
Source : http://french.china.org.cn/foreign/txt/2018-01/23/content_50281214.htm