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L’école nigérienne dans la tourmente : Menaces sur la rentrée scolaire

Des questions pertinentes sans réponses pertinentes
Selon des sources dignes de foi, le ministère songerait plutôt à un regroupement d’écoles pour faire face au déficit énorme créé par le renvoi massif d’enseignants.
Un regroupement d’écoles qui serait certainement indiqué dans les grands centres urbains où, pour caser la clientèle politique, le régime a scindé des écoles en plusieurs minécoles, l’objectif étant de récompenser des militants en leur octroyant des indemnités de directions. Mais, en milieu semi-urbain et rural, ce regroupement d’écoles envisagées serait encore pire que les conséquences de l’évaluation.

1. Comment regrouper des écoles distantes de cinq kilomètres, voire plus ?

2. Avec quels effectifs d’enseignants va-t-on regrouper des effectifs d’élèves qui vont nécessairement croître avec les nouveaux inscrits au CI ?

3. Les écoles fermées à partir de la rentrée scolaire prochaine le resteront combien de temps pour que 10 000 enseignants de qualité soient formés et ?

L’école nigérienne dans le rouge total
L’école nigérienne est dans la tourmente et c’est peu de le dire. Un drame qui ne semble pas indisposer outre mesure ceux qui gouvernent. Gérée pratiquement comme une centrale dont l’aspect le plus important est la commande des fournitures et manuels scolaires, l’éducation est en train de sombrer, sous Mahamadou Issoufou, dans un chaos total. C’est scandaleux, dit un acteur de la société civile qui dit ne pas comprendre que l’école nigérienne ait son sort peu enviable sous le magistère d’un homme qui a rendu un vibrant hommage à l’école le jour de son investiture, en avril 2011. Avec la menace de boycott de l’UENUN [ndlr : les étudiants de l’université de Niamey] qui est déjà passée aux actes, la fronde jamais enterrée des syndicats de l’éducation et le déficit insupportable d’enseignants du fait de la radiation de milliers d’entre eux, il est indiscutable que l’école nigérienne est dans le rouge total Or, il n’y a que deux semaines qui séparent de la rentrée scolaire et l’idée de regrouper de nombreuses écoles est un «homicide volontaire» de l’école nigérienne. La traditionnelle réunion des cadres de l’éducation, prévue dans quelques jours, pourra-t-elle désamorcer la crise alors que Mahamadou Issoufou a déjà indiqué publiquement la voie choisie par son gouvernement ?

Bouba Alphari
07 septembre 2017
Source : Le Courrier