Fraude aux bourses étudiantes au Niger : L’ANAB dans le viseur après la CARENI
Les douze années et demie de gouvernance par le socialisme tropical nigérien auront tout détruit de nos valeurs et de notre foi démocratique, si bien que l’homme nigérien en est arrivé à se dégoûter de la chose politique alors réduite à la calomnie et à l’infamie. Certains, pendant ces années, alors que le pouvoir les rendait si puissants lorsqu’ils peuvent en abuser, ne pouvaient pas croire qu’on fasse de la politique avec, ne serait-ce, un minimum de morale, réduisant l’échiquier en une jungle où la force fait la loi, oublieux de leur slogan fétiche d’une époque : « La force des arguments », auquel ils ne pouvaient plus croire depuis que le pouvoir leur donnait ces illusions d’une grandeur démesurée. Il y a, pour combattre le mal de la corruption et de l’enrichissement illicite qui a permis à de simples fonctionnaires aux revenus pourtant traçables, de se construire des étages et s’inventer un luxe insolent que rien de ce qu’ils peuvent gagner raisonnablement et honnêtement ne peut justifier. Alors que l’on attend toujours d’en savoir plus sur la gestion du pétrole et de tant d’autres dossiers dans l’administration publique et d’autres sociétés d’Etat dont les ressources et les budgets sont pillés, l’on apprend, il y a quelques jours, de la part de la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Comptabilité Publique, comment, usant de mille astuces, l’on a grugé l’Etat, récupérant des pensions indues. C’est donc de grosses économies que l’Etat arrivait à faire en mettant à nu cette tricherie à grande échelle, pour laquelle, pour l’instant, l’on n’apprend rien de ce que l’Etat envisage pour sanctionner et récupérer l’argent dérobé. Mais, tout le monde sait, quand on se souvient du train de vie de certains acteurs qui n’ont d’ailleurs souvent fait aucune étude particulière, que les espaces minés par la gabegie sont nombreux et que la transition à elle, seule, ne peut arriver, en si peu de temps, à faire la lumière sur la montagne du désastre, sur toute l’étendue des crimes commis dans le pays sous le règne des grands socialistes.
Après la CARENI dont la gestion a été passée au peigne fin pour déceler les différentes pratiques malsaines qui y avaient cours, il y a aujourd’hui à faire le même travail dans d’autres structures et, notamment, au niveau de l’ANAB pour que l’Etat sache exactement le nombre de ses boursiers nationaux et d’autres qui pourraient accumuler une bourse de coopération et une bourse nationale. D’ailleurs, qui sait dire exactement, combien de bouses l’Etat paie aujourd’hui et surtout si ces étudiants que l’Etat est supposé accompagner dans leurs études existent réellement. On pourrait à ce niveau également déceler d’autres anomalies qu’une enquête minutieuse pourrait aider à dévoiler. Ainsi, de la même manière qu’à la CERENI l’on a découvert des pensionnés fictifs, il pourrait être possible de dénicher là également des boursiers fictifs.
En effet, ces soupçons, au regard de l’industrie de la tricherie que l’ancien régime avait développée dans presque tous les secteurs, pourraient trouver leur fondement pour assainir les finances publiques qu’il faudra mettre à l’abri des fauves de l’argent facile, une mafia qui a mis sous coupe réglée les finances publiques qui ne servent que leurs intérêts comme si le pays devenait leur propriété privée. Les bourses sont un effort important que l’Etat consent pour aider les enfants issus de milieux modestes à pouvoir poursuivre des études supérieures et à les réussir, en leur créant les conditions minimales qui leur permettent de tenir dans un environnement où le minimum est requis pour se doter de certains moyens afin de réussir des études universitaires.
Pour soigner une plaie, il faut l’épurer.
Alpha (Le Courrier)