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Etablissements d’enseignement privés au Niger : La collusion pour rançonner des parents d’élèves

Comme quoi, le constat relatif à l’augmentation exponentielle des frais de scolarité est fondé. Aussi, remarque-t-on, cette augmentation pratiquement annuelle n’est aucunement réglementée. Elle est donc décidée par chaque chef d’établissement privé, selon son desideratum, bien évidemment en fonction de ses calculs personnels. Si l’Etat n’a, jusque-là, rien fait pour règlementer les frais de scolarité dans le privé, les parents d’élèves, premières principales victimes, contribuent à cette augmentation. «  Il y a beaucoup de parents qui lient la cherté des frais de scolarité d’un établissement à la qualité de l’enseignement qu’on y dispense. D’où l’afflux des élèves dans ces établissements. Même quand les parents ne disposent pas de moyens à la mesure des frais de scolarité de l’établissement, ils sont pressés par leurs progénitures au risque de les voir fuguer » ; Dixit un chef d’établissement privé qui a requis l’anonymat. Si le taux de réussite est élevé dans les établissements privés de ‘’luxe’’, c’est-à-dire ceux aux coûts exorbitants des frais de scolarité, ce n’est pas à cause de la qualité supérieure des enseignements qui sont y dispensés ou à celle de leurs formateurs ou encadreurs (ce sont les mêmes programmes qui sont enseignés et le même corps professoral qui tourne généralement dans la majorité des établissements publics et privés) mais parce qu’ils sélectionnent les meilleurs élèves. En l’absence de textes règlementaires ou d’un quelconque contrôle, tout le beau monde du privé s’y met. Ainsi, établissements privés ‘’racailles’’, ‘’sérieux’’ et ‘’Vip’’ se mettent ensemble pour gruger les élèves et leurs parents sous les regards des autorités en charge des questions éducatives alors même qu’ils ont aussi un devoir de service public.

Cette augmentation anarchique et inacceptable est le fruit d’un laisser-aller et d’un laisser faire des responsables administratifs éducatifs qui, mus dans une complaisance complice ne réagissent pas contre une escroquerie apparemment légalisée. Les frais de scolarité sont tout simplement exorbitants et intolérables dans pays où les trois quarts de la population vivent sous le seuil de la pauvreté.

Oumarou Kané

30 août 2017
Source : La Nation