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Assainissement / Enseignement supérieur : Nécessité d’inspecter les Universités publiques

Universite Abdou MoumouniDans la gestion de la Renaissance, l’Enseignement Supérieur est une gangrène. Jamais des clans de l’Université ne se sont ouvertement affichés politiquement, sans, malheureusement, promouvoir le sens de la rigueur et du savoir-faire qu’on aurait pu attendre d’eux. Les universitaires n’ont pas toujours donné le bon exemple. Et c’est dommage quand le mal que nous dénonçons vient de là et, notamment, de la part de ceux dont la science doit servir de lumière au pays, pour alerter et pour éclairer les consciences. Les choix politiques aveuglaient ces hommes dont la science est corrompue par la foi partisane. Et notre élite est souvent, hélas, allée dans la magouille, mangeant avec le prince, oubliant ses devoirs de veille. Comment un pays peut-il avancer quand son élite est corrompue, gravement politicienne ? Les mots sont graves, mais ils disent la triste réalité des institutions universitaires. Il faut faire l’état des lieux complet de chacune… Aucun compartiment de l’Etat ne doit être épargné par la fouille systématique de la gestion de l’ancien régime qui, pendant treize ans, avait pillé le pays, n’épargnant rien. Aujourd’hui, en même temps que les inspections d’Etat peuvent s’intéresser aux ministères, notamment la défense, l’Education, la Santé, l’hydraulique, les Equipements, etc., l’on peut souhaiter que le CNSP autorise une inspection des universités publiques et notamment de l’université Abdou Moumouni de Niamey. Ces universités, où ne vont que les enfants des pauvres, font pitié. Or, qu’est-ce qu’on peut faire aux enfants des humbles si ce n’est leur donner de bonnes écoles, de bonnes structures de santé, de bonnes routes, de la bonne eau ? Pourtant, il suffit de regarder les conditions dans lesquelles se font les enseignements, pour comprendre l’abandon de cette école. Comment comprendre que le peu consenti pour que vivent moins mal les universités soit dilapidé à d’autres fins ? On veut la qualité et on ne donne ni les moyens et pire on détourne souvent le peu que l’on donne. Il faut impérativement inspecter certaines structures de l’Université à savoir le CROU, le Centre Régional des OEuvres Universitaires auquel nous nous sommes intéressés pendant des semaines, dénonçant les pratiques malsaines qui s’y font. L’heure est venue de rendre claire toute cette gestion pour comprendre l’étendue de la mauvaise gouvernance qui s’y est développée. Un pays normal ne peut pas accepter certaines choses et on veut croire que le CNSP est venu pour mettre de l’ordre dans le pays en faisant payer à chacun ses fautes de gestion. Le CROU semble bien être ce trou de Jackpot pour certains qui venaient plus pour se sucrer que pour prendre en charge les problèmes des étudiants.

Mais il n’y a pas que le CROU. Le Rectorat lui-même n’est pas à l’abri de ces pratiques. Il y a donc lieu de regarder de près sa gestion afin d’y déceler les anomalies de sa gestion car, là aussi, il y a beaucoup à redire. On peut par exemple citer des réformes de véhicules vendus à des parents, amis et connaissances comme pour se partager le patrimoine de l’Université ainsi que cela avait été fait dans nombreux services de l’Etat sous les Renaissants. Comme quoi, le coeur du savoir est aussi trempé dans les pratiques d’une époque, ses responsables militants souvent pour le parti qui était au pouvoir, n’ont pas trop honoré leur robe d’enseignant- chercheur. Il y a aussi eu de nombreux cas de détournements de deniers publics à l’Université de Niamey qui n’ont pas été sanctionnés jusqu’ici. Ces dossiers doivent aussi intéresser la Coldeff, sinon la Justice, afin qu’elle leur réserve les traitements qu’ils méritent.

Il y a aussi l’ANAB, l’Agence Nationale des Allocations et des Bourses où les pratiques sont aussi souvent opaques. On ne sait plus exactement qui est boursier au Niger et notamment à l’extérieur. Alors qu’on voulait que les bourses soient payées au niveau de la poste, les choses tardent à se mettre en place, comme si quelqu’un devrait s’effrayer de cette nouvelle option. Pourquoi avoir peur de ce qui permet d’avoir de la clarté et de la transparence dans la gestion ?

En vérité, à l’Université, les choses ne sont pas toujours trop claires. Pendant des années, ainsi que cela était de mode dans le système, des gens se sont servis de l’argent public et continuent à s’en servir. Il y a eu beaucoup de malversations. Et l’on semble oublier ces autres pages de la pagaille et du saccage de la Renaissance qui a détruit ce pays.

Alpha (Le Courrier)