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Situation sous contrôle dans le pays malgré l’apparition du virus H5N1 dans 2 foyers à Niamey

Depuis l’apparition d‘une épidémie de grippe aviaire dans une commune rurale du département de Bouza, région de Tahoua, les services vétérinaires spécialisées sont mobilisés par le Ministère de l’Elevage pour rapidement circonscrire l’épidémie et l’enrayer. A cet effet d’ailleurs le directeur général des services vétérinaires, Dr Abdou Issiako a animé, hier en fin d’après-midi à Niamey, un point de presse pour rappeler à la population les mesures individuelles à prendre dans les zones touchées. Malgré l’apparition de deux foyers dans la région de Niamey, le responsable des services vétérinaires souligne que la situation est sous contrôle.

Dans ses propos liminaires au cours de ce point de presse, le directeur général des services vétérinaires a rappelé que depuis la révélation, le 14 décembre 2022, d’un possible foyer de contamination à la grippe aviaire par le Service Vétérinaire Privé de Proximité (SVPP) de Bouza dans le village d’Alloumoudou, commune rurale de Karofane, les services vétérinaires ont déclenché la mise en œuvre du protocole sanitaire qui a permis de confirmer, cinq jours plus tard, la présence du virus H5N1. Ce qui a conduit la préfecture de Bouza à prendre un arrêté pour interdire les mouvements de la volaille dans le département.

A la même date, révèle Dr Abdou Issiako, cet agent causal de la Grippe Aviaire Hautement Pathogène (GAHP) a été confirmé dans un premier foyer de 1.000 sujets à Niamey, au quartier Goudel, suivie d’un deuxième foyer de 1.400 sujets au quartier Bassora de la même région le 25 décembre 2022. Les services vétérinaires ont procédé rapidement à l’abattage de l’ensemble des sujets. Actuellement, on est à 7.320 sujets abattus dans les zones affectées (Niamey et Bouza). Mais, insiste Dr Abdou Issiako, du 24 Décembre 2022 au 02 Janvier 2023, tous les prélèvements faits sont revenus négatifs du laboratoire.

Pour faire face à cette situation qui a déjà fait perdre aux aviculteurs nigériens plus de 100.000 sujets il y’a un an, des mesures ont été rapidement prises par les autorités administratives et les services spécialisés. «Toutes les régions ont été instruites pour prendre des mesures de contrôle et de surveillance accrue dans le cadre du «ONE HEALTH» afin de bloquer la propagation de la maladie. Par ailleurs l’investigation continue pour déterminer la vraie origine de la résurgence du H5N1 au Niger, a assuré le directeur général des services vétérinaires. Il a indiqué également que les autorités administratives à Niamey ont pris un arrêté pour déclarer l’infection dans la région.

Des mesures à prendre dans les localités infectées

Le directeur général des services vétérinaires, Dr Abdou Issiako, est revenu longuement et avec insistance sur les mesures qui doivent être prises dans les localités infectées afin de mettre un terme à l’épidémie de grippe aviaire dans les meilleurs délais. Selon lui, les autorités et les services techniques de l’élevage, de l’environnement et de la santé doivent appliquer sans délai les mesures sanitaires qui s’imposent. «Il s’agit aussi d’empêcher les mouvements de sortie et d’entrée des volailles à l’intérieur des localités infectées, même au niveau des marchés à volailles, de désinfecter les matériels et poulaillers et d’abattre tous les sujets malades, et les enfouir dans une fosse avec une couche de chaux vive», fait-il savoir.

Le DG des services vétérinaires souligne aussi la nécessité de créer et mettre en place un comité chargé du recensement de tous les ménages concernés par la mortalité des volailles dans les 5 villages d’intervention de l’ONG Samaritan’s Purse dans la commune rurale de Karofane et arrêter immédiatement l’introduction de la volaille dans le département de Bouza par cette ONG. Mais l’une des réactions à faire, souligne Dr Abdou Issiako, c’est de réactiver le comité «ONE HEALTH» pour une bonne gestion de la maladie. Car, le virus H5N1 de la grippe aviaire, dit-il, peut impacter la santé des humains d’où l’appel pour ne consommer que de la volaille et des œufs cuits à point.

Dr Abdou Issiako a également informé de la disponibilité d’un mécanisme de soutien financier aux éleveurs impactés par l’Etat du Niger pour les aider à se relancer. Pour y bénéficier, il appelle les éleveurs à suivre le protocole sanitaire en cas de doute de contamination. Ils doivent donc toucher les services compétents, le plus rapidement possible, et éviter d’abattre eux-mêmes les sujets atteints ou soupçonnés d’être contaminés. Le directeur général des services vétérinaires annonce que ses collaborateurs vont se rendre dans les lieux de grillades dans les zones touchées par l’épidémie pour sensibiliser les acteurs sur les manières de continuer leur profession sans risquer la santé de leurs clients.

L’arrêté des dédommagements par l’Etat présentant des insuffisances, le  directeur général des services vétérinaires et ses collaborateurs ambitionnent de le passer au crible pour mieux prendre en charge les nouvelles orientations de la profession d’éleveur de volaille au Niger. Ce travail permettra de prendre en compte, entre autres, l’élevage des pigeons de race qui prend de l’ampleur dans le pays et occupe de plus en plus de jeunes afin d’apprécier les prix des sujets et de prévoir les dédommagements adéquats.

Pour rappel, c’est le 14 Décembre 2022 que le Service Vétérinaire Privé de Proximité (SVPP) de Bouza s’est rendu dans le village d’Alloumoudou, commune rurale de Karofane, département de Bouza, suite à des mortalités observées sur des volailles commandées par l’ONG SAMARITAN’S PURSE pour une assistance aux ménages vulnérables de ce village. Sur une première livraison de 4.920 sujets sur les 11.000 prévus, toute la volaille a été décimée. Des prélèvements ont été ainsi faits et envoyés au Laboratoire Central de l’Elevage de Niamey (LABOCEL) qui a confirmé la présence du virus H5N1, agent causal de la Grippe Aviaire Hautement Pathogène (GAHP), le 19 Décembre 2022.

Le 20 Décembre 2022, une équipe de la Direction Régionale de l’Elevage (DREL) de Tahoua, s’est rendue sur les lieux afin de mener les premières investigations. Les mortalités ont commencé à être observées deux semaines après la livraison. Selon l’ONG, le marché fait l’objet d’un DAO et que l’achat doit se faire localement ; mais malheureusement le fournisseur s’est ravitaillé à Zinder. Il s’agissait d’appuyer 5 villages de la commune rurale de Karofane dont la volaille a été contaminée et décimée.

 Souleymane Yahaya(onep)

Source : http://www.lesahel.org