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L'air du temps : Instants de régal et de lassitude

Tabaski Grillade Niamey 2018La Tabaski est venue, puis elle est passée. Derrière elle, une longue traînée de fumée des millions de bûchers et d’effluve de viande sautée. Pour nombre de pères de famille, ces lendemains de fête sont un moment de grande lassitude, aussi bien sur le plan physique que financier. En effet, l’extravagance faisant son travail, pour faire face aux innombrables dépenses, les uns ont dû vider le fond de la ‘’gibecière’’, tandis que d’autres en sont sortis bardés de dettes. Comme le dit si bien un proverbe Haoussa, ‘’la fête est passée, et elle a laissé des prétentieux criblés de dettes’’.

Tout ceci, du seul fait que, dans beaucoup de cas, l’on s’éloigne des enseignements, pourtant très clairs sur le sacrifice d’Abraham, qui disent que ‘’les œuvres ne valent que par l’intention qui les motive’’. C’est dire que le sacrifice du mouton n’est autre qu’un acte de soumission à la volonté de Dieu, qui dépasse les seules vues humaines. Ainsi, on ne fait la Tabaski ni pour les beaux yeux de Madame ou pour contenter ses enfants, ni pour faire étalage de sa fortune en exhibant de gros béliers aux yeux des voisins. Toujours est-il que, le mercredi, jour ‘’J’’ de la fête, les rues de Niamey ont été littéralement envahies de moutons en broches dressés autour des bûchers ardents partout dans la ville, dégageant les effluves de la viande grillée. Et quelle aubaine pour les bambins !... L’occasion faisant le!glouton, on les a vus se démenant autour des bûchers, se régalant de belles brochettes de viande.

Mais le vrai festin intervient véritablement au lendemain de la fête, une journée consacrée à la distribution de la viande du succulent méchoui. Laissant libre cours à leur gourmandise, enfants comme adultes se jettent sur la viande pour assouvir leur appétit longtemps contenu. Arrachant des morceaux les plus dodus, par-ci et par-là, ces derniers avalent des quartiers entiers du méchoui familial avant même le partage. Mais, comme on le sait, l’excès de tout est nuisible. Ainsi, certains goulus payent cash, en maux de ventre et excès de diarrhée, le prix de leur gourmandise. Et commence pour eux le va-et-vient incessant aux portes des!sanitaires. Ultime recommandation à tous les amateurs : la viande oui, mais à consommer avec modération.

Assane Souman (ONEP)

25 août 2018
Source : http://lesahel.org/