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L’air du temps : Le difficile retour à la réalité

Siradji Sanda Onep Tout processus de changement débute avec ses difficultés, ses hésitations et ses incompréhensions. Et c’est pourquoi beaucoup de nos compatriotes trouvent que les temps sont durs. Mais, s’il est vrai que la situation n’est pas facile pour tout le monde, il est tout aussi vrai qu’elle affecte surtout une certaine classe d’individus qui, à la faveur de la politique, ont construit leur vie sur le mensonge. Ces ‘’sans professions connues’’ sont habitués à vivre accrochés à d’autres, auprès de qui ils tirent leur subsistance. Ils flirtaient ainsi avec les milieux aisés : élites politiques, hauts fonctionnaires, cercles économiques et d’affaires, etc.

Leurs principales professions se résumaient au colportage. Une occupation qui leur ouvraient l’accès à quelques subsides et privilèges comme des espèces sonnantes et trébuchantes et même des marchés publics arrangés alors qu’ils ne remplissent pas les conditions objectives légales. Toute chose qui leur permet de s’offrir un certain train de vie, pour le moins aléatoire. Mais, notre société étant très portée sur ‘’le paraître’’ accordait une certaine dignité à ces vendeurs d’illusion.

Cependant, la situation actuelle du pays ramène chacun à la réalité. Mais la vie, elle, continue. Les fonctionnaires et autres travailleurs vivent exclusivement de leurs paies, les commerçants vivent des bénéfices de leur commerce, les artisans et autres producteurs vivent des revenus qu’ils gagent dans leurs activités. Quant à cette cohorte de vendeurs d’illusion, ils ne savent plus à quel saint se vouer. Leur principale source de revenu : la politique (politicienne) n’est plus à l’ordre.

Le processus de refondation de l’Etat actuellement enclenché semble avoir mis fin à l’accès à l’argent facile pour cette race de ‘’sans profession claire’’ et autres parasites de la République qui, jadis narguaient les citoyens. Ce qui les ramène à leur triste condition face à laquelle il trouve un exutoire. Ils se répandent ainsi sur les réseaux sociaux distillant rumeurs, commérages et mensonges dans l’espoir de faire le buzz et éventuellement faire douter les Nigériens.

Mais, cela ne changera pas leur sort. Le salut pour eux consisterait à chercher une occupation qui leur permette de gagner dignement leur vie à l’image des millions d’autres Nigériens qui ne dépendent ni d’un homme, ni d’un régime, mais comptent sur leurs efforts propres pour gagner leur vie.

Ce changement de comportement est l’un des aspects du combat actuel pour la conquête de la souveraineté nationale. Pris individuellement ou comme entité (Etat), nous devrons désormais compter d’abord sur nos propres moyens pour vivre ; nous devons aussi construire notre vie en fonction de nos ressources et de nos revenus.

Ceux qui n’ont pas encore compris cela auront à souffrir car rien ne sera désormais plus comme avant. Et le Niger survivra incha Allah à tous ces soubresauts et à toutes les prévisions funestes de ces oiseaux maléfiques qui, pour avoir perdu quelques strapontins et autres positions de pouvoir, souhaitent le déluge sur le pays.

Siradji Sanda (ONEP)