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L’air du temps : Nous survivrons !

Jamais, un pays n’a été autant sévèrement sanctionné par les organisations d’intégration régionale comme l’a été le Niger ! En effet, à la suite des événements du 26 juillet 2023, la CEDEAO et l’UEMOA ont pris, de manière systématique et avec effet immédiat, les sanctions les plus extrêmes appliquées automatiquement. Cela contre la pratique jusqu’alors observée qui consistait à une application graduelle des sanctions. La CEDEAO continue même d’agiter la menace d’une intervention militaire au Niger. Ainsi depuis le 30 juillet 2023, certains pays CEDEAO ont fermé leurs frontières (aériennes et terrestres avec le Niger) et suspendu toutes les transactions financières, économiques et commerciales avec notre pays.

A cela s’ajoutent le gel des avoirs du pays dans les banques communautaires et commerciales de la CEDEAO et de l’UEMOA ainsi que le gel des avoirs des dirigeants actuels dans lesdites banques. Sur le plan commercial, ces sanctions intègrent l’arrêt des exportations et des importations des denrées alimentaires, des médicaments, de l’électricité et des produits pétroliers au profit du Niger. L’UEMOA est descendu encore plus bas, demandant le gel des avoirs des membres des familles des responsables civils et militaires du gouvernement actuel, confirmant ainsi son statut d’organisation fantoche au service d’intérêts français.

Comme il est aisé de le constater, ces sanctions inédites ont pour buts d’asphyxier le Niger et de priver les populations des biens essentiels. Loin de sanctionner les nouvelles autorités, comme on le dit en pareille circonstance, la CEDEAO étouffe tout simplement les populations nigériennes. Toute chose qui va à l’encontre de l’idéal recherché par les pères fondateurs de cette organisation sous régionale vieille de 50 ans. Ces mesures injustes et inhumaines vont également à l’encontre de la profession de foi de l’organisation qui veut passer d’une ‘’CEDEAO des dirigeants’’ à une’’ CEDEAO des peuples’’.

Ces sanctions, qui touchent plus les populations déjà meurtries par la pauvreté et l’insécurité, ne font qu’élargir le fossé entre la CEDEAO et les peuples. Elles renforcent la conviction qu’ont beaucoup de citoyens que cette institution est devenue un « instrument » au service de certaines puissances étrangères et institutions internationales pour maintenir nos pays dans la servitude. L’ampleur, la cruauté et la célérité avec laquelle ces sanctions ont été infligées et appliquées au Niger traduisent la haine et la psychose qui se sont emparées de l’ancienne puissance colonisatrice à l’idée de perdre, dans ce contexte international incertain, un pré-carré qu’elle croyait acquis à vie.

Il revient à la CEDEAO de revenir à de meilleurs sentiments pour s’écarter de cette voie de la politique de la terre brûlée vers laquelle elle est poussée, visiblement contre son gré. C’est une question de responsabilité, de dignité. Car, au-delà du Niger, ces sanctions ne manqueront pas d’affecter tout l’espace communautaire et certains pays presque avec le même impact que sur le Niger. Mieux ces sanctions menacent la cohésion sociale dans tout l’espace communautaire.

Au demeurant, les Nigériens font preuve d’une résilience exceptionnelle face à cette situation. Et avec les pluies abondantes qui tombent régulièrement, le Niger et les Nigériens survivront. Au fait, dans cette situation, le principal défi que nous devons avoir constamment à l’esprit est de préserver l’unité nationale et la solidarité. Dieu est avec nous, ainsi que les peuples frères d’Afrique.

 Siradji Sanda(onep)

Source : https://www.lesahel.org