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L’air du temps - Soudan : Un drame oublié

Depuis le 15 avril 2023, le Soudan est plongé dans un conflit fratricide déclenché par deux généraux fous à lier pourtant à la tête de l’exécutif de ce pays. Malheureusement après, la première vague de réactions, ce drame semble être oublié. Des populations civiles prises au piège sont abandonnées à leur sort par la communauté internationale qui préfère braquer ses projecteurs sur le conflit russo-ukrainien.

Ce drame se déroule pourtant, au nez et à la barbe de l’Institution africaine d’intégration (l’Union Africaine) qui siège dans un pays voisin (l’Ethiopie). Mieux (ou pire), une certaine indifférence règne du côté d’Addis-Abéba et des organisations régionales d’intégration africaine. Cette situation s’est illustrée par cette curieuse mission de médiation de six (6) Chefs d’Etat Africains qui ont préféré bravé tous les risques pour se rendre à Kiev et à Moscou.

On ne sait quel impact, cette hypothétique mission de médiation aurait eu dans un conflit géostratégique dont les enjeux font absolument fi d’un quelconque sort des Africains.

Malheureusement, le Soudan n’est pas le seul drame oublié y compris par les Africains eux-mêmes. En effet, dans l’Est de la République démocratique du Congo et dans une moindre mesure dans la région du Sahel, des centaines de millions de personnes vivent une situation extrêmement difficile du fait des actions des groupes terroristes malgré les appels à l’aide des Etats concernés notamment en matériels militaires et en ressources.

Au Soudan, les affrontements entre les deux camps ont fait des centaines de morts et des milliers de blessés parmi les populations civiles. A cela il faut ajouter 3,7 millions de déplacés internes ainsi des centaines de milliers (plus de 800.000) de Soudanais qui auraient fui vers les pays voisins comme le Tchad, l’Egypte, le Soudan du Sud et l’Ethiopie, selon l’UNHCR. Les appels à peine audibles de l’ONU ne semblent rien changer à la situation.

Les principales réactions de la fameuse ‘’communauté internationale’’ consistent malheureusement pour les pays qui le peuvent d’exfiltrer leurs citoyens du Soudan. Une réponse qui présage ainsi d’une dégradation continue de la situation et surtout d’un manque de solution au conflit.

L’indifférence face à ce conflit est plus que choquante surtout lorsqu’elle émane des institutions africaines qui, ont pourtant le devoir de chercher d’abord ‘’des solutions africaines’’ à toute situation.

Siradji Sanda (ONEP)

Source : https://www.lesahel.org