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L’air du temps : Le prix de l’insalubrité

La saison des pluies s’annonce avec déjà des pluies enregistrées çà et là à travers tout le pays y compris à Niamey. Or, il est connu de tous que cette saison est la période propice au paludisme parce que les eaux usées ou stagnantes ainsi que les ordures entassées constituent un gîte idéal pour l’éclosion des moustiques, vecteurs de cette terrible maladie qui tue plus que n’importe quelle autre pathologie au Niger.

C’est dire que le combat contre cette maladie passe d’abord par l’assainissement de notre environnement immédiat. Et cela n’incombe ni à l’Etat, ni à la mairie seulement  mais à chacun de nous. Du reste depuis plusieurs mois la ville de Niamey a procédé à l’enlèvement de grosses quantités d’ordures qui, à certains endroits, ont formé de véritables montagnes de déchets comme c’est le cas du site du marché Dolé.

Ensuite, le Ministère de la Santé publique, de la Population et des Affaires Sociales a renoué cette année avec la lutte anti-larvaire. C’est ainsi qu’une campagne de pulvérisation d’insecticides est engagée dans la capitale en vue du traitement des caniveaux et autres endroits pouvant servir de sites d’éclosion des moustiques.

Cependant, il faut se rendre à l’évidence que les seules actions des pouvoirs publics ne suffiront pas. Même si les espaces publics et la ville sont traités, les résultats ne seront pas à la hauteur si à l’intérieur et à la devanture des concessions l’on continue à laisser des ordures et autres eaux usées ou stagnantes. Les moustiques continueront à se reproduire avec une plus grande proximité avec leur cible et donc une facilité à transmettre le paludisme. D’où la responsabilité de chacun à contribuer à cette lutte contre le paludisme.

Le réflexe de la propreté est peu développé chez la grande majorité de nos concitoyens. En effet, jeter des ordures n’importe où est un acte banal qui ne préoccupe presque personne. C’est pourquoi, il n’est pas superflu pour les autorités municipales notamment de tenter d’autres stratégies et moyens de lutte contre l’insalubrité, y compris la répression.

Sur ce point, l’obligation du port de casque et de la ceinture de sécurité est un exemple. En effet, depuis que des amendes sont infligées pour défaut de port de casque ou de ceinture de sécurité, beaucoup de conducteurs et d’usagers de la route se conforment. Ce qui a eu pour conséquence positive la réduction significative des cas de traumatismes graves en cas d’accident de circulation. Pourtant, beaucoup se sont pliés à cette exigence de port de casque ou de ceinture de sécurité, non pas par peur des traumatismes mais juste pour éviter de payer l’amende.

C’est dans ce sens qu’une amende pour déversement volontaire d’ordures sur la voie publique pourrait contribuer à discipliner les gens et les amener à adopter des comportements plus responsables en termes de salubrité publique. Cela est d’autant plus envisageable que l’écrasantes majorité des habitants de la capitale ne paient pas, sinon rarement, la fameuse taxe de voirie. La seule astuce trouvée par les communes pour l’avoir a consisté à exiger cette taxe lorsque le citoyen part demander un papier d’état civil dans les commissariats de police et les services municipaux ou à l’occasion de certaines transactions lucratives. L’insalubrité doit avoir un prix.

Siradji Sanda (ONEP)

Source : http://lesahel.org/