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L’air du temps : La natalité responsable

Le 26 avril 2023, les habitants du quartier Cité militaire étaient sous le choc. Une mère de 57 ans et sa fille de 19 ans ont été froidement tuées par deux jeunes voleurs juste pour leur prendre un téléphone portable de marque ‘’Itel’’ selon le récit de la Police judiciaire qui, a heureusement mis la main sur ces criminels le 30 avril.

Que la police ait réussi à arrêter rapidement ces individus est déjà bien. C’est une prouesse que nous devons tous reconnaître à notre Police nationale. Et elle en fait beaucoup. Cependant, nous ne devons pas nous contenter de cela et fermer les yeux sur le péril qui se développe chaque jour davantage.

En effet, les deux criminels interpellés sont âgés de 21 et 23 ans. Des jeunes qui, à cet âge devrait être sur le banc de l’école, au Lycée, dans une école professionnelle ou même à l’Université. Cette situation nous interpelle tous quant à la responsabilité des parents, de la société et bien évidemment des pouvoirs publics.

Et il suffit de regarder de plus près, certains faits quotidiens pour se faire une idée de ce que risque d’être, l’avenir de notre société. Le phénomène qui crève les yeux, c’est celui des cohortes d’enfants à base âge qui se trouvent dans les rues de la capitale à mendier pour certains, à vagabonder pour d’autres et à exercer de petites activités sans grands lendemains pour d’autres encore. C’est à se demander où sont les parents de tous ces enfants qui déambulent dans les rues souvent jusqu’à des heures indues.

Irrémédiablement, nous sommes en face d’une situation de fuite de responsabilité des parents. Face au développement du phénomène des enfants dans la rue, notre société ne doit, ni ne peut, faire économie du débat sur la natalité responsable. Ni nos us et coutumes, ni nos religions ne cautionnent que nous ‘’fassions des enfants’’ et les laisser trainer dans les rues à la merci de toutes les tentations et de tous les dangers. Et, c’est faire la politique de l’Autruche que de continuer à laisser se développer une situation qui met en péril tout l’ordre social.

En effet, ce sont ces enfants que nous regardons dans les rues qui, souvent par manque de perspectives d’une vie meilleure, cèdent à la tentation d’intégrer les gangs et se retrouvent à exercer des activités illégales. C’est ainsi que se développent la criminalité, les problèmes de mœurs et même des activités terroristes, qui servent d’exutoire pour ces frustrés de la société.

Au-delà des familles, les pouvoirs publics doivent prendre très au sérieux, cette situation. Il y’a plus d’une décennie de cela, l’ancien Président français Jacques Chirac en visite au Niger avait qualifié la problématique de la jeunesse nigérienne de ‘’bombe à retardement’’. L’histoire semble lui donner raison. Mais, comme dit le dicton, il n’est jamais trop tard pour bien faire.

Siradji Sanda(onep)

Source : http://lesahel.org/