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L'air du temps : Vivre de la lutte, c’est possible !

Au terme d’une dizaine de jours de compétitions, la 43ème édition du Sabre national de lutte traditionnelle a pris fin sur une note de satisfaction générale. Les Nigériens dans leur ensemble ont vécu leur instant de passion, au programme des activités officielles depuis 1975. Un événement qui a survécu à toutes les péripéties de la vie de la Nation, tant les objectifs qu’il poursuit et les valeurs qu’il véhicule sont nobles et d’une actualité permanente. L’unité nationale, la fraternité et la solidarité sont, entre autres valeurs cardinales, qui ont toujours caractérisé cet événement.

Mais au-delà de ces considérations, il faut se pencher sur le côté sportif et professionnel de la lutte en particulier pour ceux qui la pratiquent. En effet, depuis 2010, le vainqueur du prestigieux Sabre National peut banalement empocher la coquette somme qui avoisinerait les 20 millions de francs CFA si on compte le prix officiel offert par le gouvernement qui est de 10 millions de Francs auquel il faut ajouter toute une kyrielle d’autres prix spéciaux (en nature et en espèces) offerts par des autorités, institutions et sponsors.

Bref, le champion s’en sort avec une petite fortune qui lui permet de monter une PME aussi bien en zone rurale qu’en milieu urbain. Malheureusement, tel n’est pas toujours le cas. De nombreux lutteurs, parmi eux des champions, se retrouvent souvent dans une situation de précarité incompréhensible. Une situation qui brise le cœur des amateurs de ce sport roi au Niger.

En effet, si par le passé l’enveloppe attribuée pour le 1er prix était dérisoire, depuis 2010 les autorités du pays l’ont substantiellement rehaussée pour justement permettre aux champions de ‘’vivre dignement’’ de leur activité. Il est facile d’opposer que ces champions ont toute une suite à entretenir comprenant les marabouts, les charlatans et autres griots et que le partage est l’un des principes fondamentaux dans ce milieu.

Cela n’empêche à ces champions de ‘’mieux s’organiser’’, de considérer la lutte comme une vraie activité professionnelle et vivre de leur activité. C’est ce que font leurs collègues du pays de la Téranga (le Sénégal) où la même passion abrite les citoyens.

Après tout, il n’est pas donné à n’importe qui d’être un Issaka Issaka, quintuple détenteur du Sabre national !

Siradji Sanda(onep)
Source : http://www.lesahel.org