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L'air du temps : Epilogue ramadanesque

Déjà, les signes du branle-bas général sont perceptibles chez les vendeurs de condiments, de volaille, de viande rouge  ou de poisson avec la clientèle qui se bouscule de toutes parts. Idem pour  les ateliers des  tailleurs, des coiffeurs et des tresseuses, qui ne désemplissent plus.

Confiance, trahison et autres déconvenues du genre marquent ce brusque ‘’réchauffement’’ des rapports  entre les clients et les artisans. Dans ce lot, le climat est particulièrement tendu entre les tailleurs et leurs clients.

Toujours est-il que durant ce mois de ferveur et de grande piété, le monde s’est porté au mieux souffle, avec des journées monotones et de longues nuits de recueillement devant les mosquées. Les ‘’bouches cousues’’ et les langues ayant tout perdu de leur ‘’venin’’, la vie a été, en l’instant d’un mois de totale absolution, ce long fleuve tranquille dont on a toujours rêvé. Un monde sans bagarres ni injures où mêmes les thuriféraires de la brutalité se sont convertis en doux agneaux. Hélas, tout ceci n’est qu’un bref épilogue de la vie sur terre. Car, il est fort à parier qu’aussitôt après la fête, les vieux démons endormis referont immanquablement surface.

Assane Soumana(onep)

23 juin 2017 
Source : http://lesahel.org/