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L’air du temps : Ces breuvages traditionnels qui guérissent…

Saisissant l’opportunité de la célébration, le 31 août dernier, de la journée africaine de la médecine traditionnelle, nous relançons le débat sur la problématique du traitement de certaines maladies tropicales dont la prise en charge médicale devient de plus en plus compliquée pour la médecine moderne. Nous sommes loin d’oublier que, depuis la nuit des temps, l’homme a toujours fait recours aux vertus curatives des plantes, dont nos ‘’magori’’ et autres tradi-thérapeutes détiennent les secrets. Aujourd’hui encore, à l’épreuve des faits, la médecine traditionnelle reste et demeure un volet incontournable du dispositif médical.

En prenant le cas précis du paludisme, les anciens se souviennent que la médecine traditionnelle a été toujours à la hauteur du défi pour traiter cette maladie (et tant d’autres encore), efficacement et sans la moindre complication, à coups de décoctions d’herbes et d’arbustes. Le kinkéliba en est un exemple assez illustratif. Mais, il a suffi que les industries pharmaceutiques modernes s’en mêlent pour proposer des produits plus sophistiqués (donc plus chers et rentables avec des retombées comptées en espèces sonnantes et trébuchantes), pour provoquer une sorte de ‘’radicalisation’’ du fameux plasmodium falciparum, le germe du palu. Et voilà qu’il semble résister à tous les traitements indiqués. De sorte que, de nos jours, quand les moustiques vous sucent le sang pour vous refiler le paludisme, c’est au tour des cliniques et des pharmacies de vous sucer le gousset jusqu’au dernier franc. Ce qui met cette maladie quasi-endémique au centre d’un gigantesque et florissant business. 

Autrement, l’on ne peut pas expliquer la cause de toute cette hargne et ces hostilités à l’encontre de certains grands chercheurs en pharmacologie estimant que, pour traiter le paludisme efficacement et à moindres frais, il faille simplement promouvoir le recours à l’Artemisia annua. Il se trouve en effet que la molécule de cette plante miracle, l’artémisinine, est unanimement reconnue comme étant la plus efficace contre cette maladie qui s’affiche comme des plus grands problèmes de santé publique en Afrique. En dépit du fait que l’efficacité de cette plante contre le palu ait été clairement avérée, il est à chaque fois demandé à tous ceux qui pensent qu’il faut orienter les patients vers son utilisation à grande échelle de  fermer leur ‘’grande gueule’’, comme ce fut le cas avec le Professeur Didier Raoul pour avoir osé dire qu’il suffisait de quelques comprimés de Nivaquine pour guérir de la Covid-19.

Aujourd’hui, beaucoup d’observateurs restent sceptiques sur l’efficacité des médicaments estampillés des grandes marques des multinationales pharmaceutiques pour traiter certaines maladies. Et ce n’est pas un hasard si les autorités sanitaires ont finalement jugé utile de se tourner vers les secrets de la médecine traditionnelle dans l’espoir de relever le défi contre la pandémie du coronavirus.

Que dire, sinon que notre pharmacopée traditionnelle des temps immémoriaux, ses herboristes ‘’magori’’, ‘’boka’’ et ‘’zima’’ ainsi que ses mixtures et autres breuvages qui permettent de guérir de tant de maux, ont encore des beaux jours devant eux.

 Assane Soumana(onep)

03 septembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/