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Sécurité/Lutte contre le terrorisme : Une aube d’espoir sur le front sécuritaire

C’est dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu que le Président Mohamed Bazoum a pris les rênes du pouvoir. En effet, lorsque, le 2 avril 2021, alors que se déroulait la cérémonie de son investiture à la magistrature suprême du pays, les Nigériens n’étaient pas  encore sortis de la vive émotion suscitée par les cruelles attaques terroristes perpétrées, quelques jours auparavant, au courant du mois de mars, dans certaines localités du pays avec leur cortège de morts et de désolation.

La mémoire collective des Nigériens était encore meurtrie par les tragédies survenues à Tchomabangou et à Zaroumdareye (région de Tillabéri) où plus de 100 civils sont tombés sous les balles assassines des terroristes, dans la zone de Banibangou ; etégalement où 58 innocents ont été sélectionnés, puis froidement abattus. Dans la zone de Tillia (région de Tahoua), ce sont près de 140 innocents qui ont été sauvagement tués et plusieurs troupeaux de bétail emportés. A Toumour (région de Diffa)  28 personnes ont trouvé la mort. 

Dans les régions de Tillabéri, Diffa, Tahoua et Maradi, la situation sécuritaire était assez délétère avec des attaques par-ci, des enlèvements de personnes et des vols de troupeaux de bétail par-là, sans compter les incessantes exactions perpétrées sur des villages entiers contraints de payer l’impôt aux groupes armés non étatiques.

Devant cette situation somme toute préoccupante, le Président fraichement investi à la magistrature suprême du pays s’est senti en devoir de redonner confiance aux communautés fortement ébranlées par cette crise sécuritaire aigüe. Il fallait restaurer l’autorité de l’Etat dans toutes les zones désertées par les populations et assurer qu’elles peuvent vivre et travailler en toute tranquillité dans le terroir à un moment où la campagne agricole commençait à s’installer. Pour ce faire, il faut plus que des mots et des intentions, mais plutôt des actions musclées et probantes. Ce qui fut fait avec la mobilisation sur tous les fronts des forces de défense et de sécurité, plus que jamais déterminées à s’imposer face aux assauts des groupes terroristes. Pour les zones en passe de devenir le terrain de prédilection pour les assaillants, la réponse s’est traduite par des déploiements massifs et permanents des forces de défense et de sécurité.

Le ton du nouveau revirement dans la lutte contre le terrorisme a été donné dans la région de Tillabéri confrontée, depuis 2017, à une insécurité permanente du fait des attaques terroristes récurrentes menées par des bandits armés. Dans cette région, à la mi-mai 2021, face aux attaques et aux menaces répétées des groupes terroristes, plus de 12.000 personnes, des habitants de plusieurs villages de l’Anzourou, ont été forcées de quitter leur terroir pour se replier sur la ville de Tillabéri et autres localités environnantes. Réagissant sur le vif à cette crise humanitaire ainsi créée, le Président de la République a fermement instruit les autorités compétentes concernées en vue, d’abord de mettre en place un dispositif d’assistance aux populations déplacées, puis de prendre des dispositions urgentes pour restaurer l’autorité de l’Etat dans toute la zone de l’Anzourou en vue de créer les conditions d’un retour rapide des déplacés dans leurs villages respectifs. C’est ainsi que des patrouilles opérationnelles ont été mobilisées pour sillonner tous les villages et y sécuriser les personnes et leurs biens.

A ce titre, une mission composée du ministre de la Défense Nationale et de son homologue de l’Intérieur et de la Décentralisation a été dépêchée sur place à Tillabéri, le 18 mai 2021, en vue d’échanger avec les déplacés sur les mesures qui s’imposaient pour leur retour au bercail. C’est dans cette optique que, le 20 mai 2021, le gouvernement a amorcé le retour des déplacés de l’Anzourou dans leurs villages, sous haute escorte militaire, à la grande satisfaction des populations concernées, des ressortissants de la région, ainsi que de l’ensemble des Nigériens.

Pour témoigner de leur satisfaction, les ressortissants de l’Anzourou résidant à l’extérieur ont dépêché une forte délégation de leurs représentants venant du Togo, du Bénin et du Ghana. Cette délégation a tenu à se rendre jusqu’au Palais présidentiel pour adresser de vive voix leurs remerciements et leur reconnaissance au Président Mohamed Bazoum. «Le Chef de l’Etat s’est beaucoup investi pour résoudre ce problème des déplacés des villages du canton d’Anzourou. (…). Nous avons suivi de près les efforts fournis par le gouvernement pour le retour des déplacés dans leurs villages respectifs. Nous avons remercié le Chef de l’Etat pour sa promptitude.  Nous avons compris qu’il maîtrise bien notre zone et la situation le préoccupe beaucoup», a déclaré le porte-parole de la délégation. Ce même message de reconnaissance à l’endroit du Président de la République a été réitéré par la délégation au cours d’une audience que lui a accordée le Président de l’Assemblée nationale, SE Seini Oumarou.

Protection des populations : les forces armées assurent…

Il y a lieu de constater qu’après avoir perdu la face contre la détermination et la puissance des forces militaires engagées sur le terrain, les pseudo-djihadistes, ou ce qu’il en reste, ont lâchement décidé de se tourner contre des proies faciles que sont les paisibles populations civiles. Aussi, les forces militaires déployées dans la région de Tillabéri, voire dans toute la zone des trois frontières mirent en place une nouvelle stratégie consistant à aller au contact des groupes  terroristes au lieu d’attendre pour subir leurs assauts. Et depuis lors, des actions musclées ont été rondement menées par nos forces et celles de l’opération ‘’Takuba’’, toujours sur pied de guerre dans la zone. Le résultat de cette ‘’chasse aux terroristes’’ s’est traduit par la neutralisation de plusieurs terroristes, la destruction de centaines de leurs motos et la saisie (ou destruction) d’un impressionnant arsenal de guerre. 

Le coup  décisif a été surtout porté contre les forces du mal par l’opération, dénommée Taanli (alliance en langue Gourmantché). En effet, au cours de cette opération conjointe menées par les armées du Niger et du Burkina Faso, plus de 100 terroristes ont été neutralisés, des lots d’armements récupérés ou détruits, ainsi qu’une centaine de motos et de véhicules détruits. Les unités engagées, soutenues par les forces aériennes, ont mené des opérations de reconnaissance, de bouclage, de fouille et de ratissage, notamment dans les localités de Téra et Torodi au Niger, et de Dori, Mansila et Diapaga au Burkina Faso.

Dans la région de Diffa, depuis pratiquement 2015, la population ne pouvait plus dormir sur ses lauriers. Dans cette zone longtemps meurtrie par une insécurité devenue quasi-endémique, les activités d’agriculture, d’élevage et de pêche, jadis florissantes tout au long de la Komadougou et du Lac Tchad, tournent au ralenti. Mais, ces derniers temps, l’on assiste à un revirement spectaculaire de la situation qui a commencé à s’améliorer avec une réelle reprise du contrôle par les forces de défense et de sécurité sur le front de la lutte contre Boko Haram. C’est ainsi que, le vendredi 28 mai 2021, une attaque perpétrée contre la ville de Diffa par des combattants de Boko Haram à bord d'une vingtaine de véhicules a été vaillamment repoussée par les forces terrestres et aériennes de l’armée nigérienne appuyée par la Force multidimensionnelle mixte. Cette attaque, la troisième attaque enregistrée dans la région de Diffa pendant les mois d’avril et de mai 2021, marquera le début de la descente aux enfers pour les combattants de Boko Haram.

Série de revers pour les combattants de Boko Haram

Les habitants de la ville de Diffa ont suivi en direct le déroulement des affrontements ardus, ce jour où une colonne de plusieurs dizaines de véhicules bizarres bardés d’hommes en arme a pris position aux portes de leur cité vers 15h00. La réaction des Forces de défense et de sécurité (FDS) sera rapide et à la hauteur de l’affront. C’est ainsi qu’à coups de tirs nourris, l’attaque a été énergiquement repoussée par nos vaillantes forces qui ont infligé de lourdes pertes à l’ennemi. En effet, dans leur débâcle, les terroristes ont abandonné derrière eux plusieurs corps de leurs combattants, des véhicules, des armements et autres matériels détruits ou saisis.

Idem pour l’attaque du 22 juin 2021 à Bosso au cours de laquelle les assaillants ont été très facilement mis en déroute. La derrière en date a été l’attaque perpétrée, le 29 juin 2021, par des combattants de Boko Haram à bord de dix véhicules qui ont tendu une embuscade à un élément militaire sur l’axe Diffa-Mainé Soroa. Cette attaque a été mise en échec grâce à la vaillance des forces terrestres et aériennes de la Force multinationale mixte (FMM) avec un bilan lourd de 13 terroristes tués, et d’importants matériels détruits ou saisis, le reste des assaillants ayant pris la fuite.

Avec toute cette série de victoires sur l’ennemi, l’on peut désormais envisager l’avenir avec plus d’espoir. Revigoré par ces événements  le Président de la République, SEM. Mohamed Bazoum, a pris la décision tout aussi courageuse que salvatrice de lancer les opérations de retour des populations déplacées dans leurs villages respectifs. La première vague a commencé le 22 juin 2021 et elle concerne près de 6000 personnes représentant près de 2000 ménages du village de Baroua. On a vu ces émouvantes images d’un long convoi de camions militaires remplis de vivres et de passagers lancés en direction de la localité de Baroua, désertée par ses habitants depuis le 30 octobre 2015. S’ajoutent aussi les populations de 18 autres villages ayant emboîté le pas à leurs frères de Baroua en regagnant leur cadre de vie.

Par ce geste salué par le Niger tout entier, le Président Mohamed Bazoum venait de mettre un point d’honneur dans sa promesse de campagne relative au retour des populations déplacées dans leur terroir: Et, pour rassurer et redonner davantage de confiance aux populations de la région de Diffa et galvaniser le moral des troupes, le Président de la République a récemment effectué une visite de portée historique dans le Manga, qui l’a conduit jusqu’à Baroua où il est parti s’enquérir des conditions de réinstallation des anciens déplacés dans ce village resté désert depuis six longues années.

Par Assane Soumana(onep)

12 juillet  2021
Source : http://www.lesahel.org/