Le Wanzam au Niger : Entre tradition et modernité
Au cœur du Niger, le wanzam, figure emblématique du coiffeur traditionnel, incarne la quintessence d'un artisanat préservant avec fierté un héritage ancestral. Sa réputation repose sur une dextérité légendaire avec le couteau, symbole de son art et de son savoir-faire transmis de génération en génération au sein de sa lignée.
L'apprentissage de cet art exige une immersion totale, une initiation minutieuse jalonnée d'années auprès d'un maître attentif. Ces instants d'apprentissage sont autant de moments précieux où se dévoilent les secrets ancestraux de la profession. Bien que les rues des villes modernes voient éclore de nouveaux coiffeurs, le wanzam demeure ancré dans le quotidien des zones rurales, gardien vigilant de traditions immuables.
Dans ces contrées, il est bien plus qu'un simple coiffeur : il est le guérisseur des maux mineurs, pratiquant avec assurance des soins tels que les ventouses ou les saignées, dans une fusion unique de métier et de médecine populaire. Mais c'est dans l'accomplissement de la circoncision, acte rituel et sacré, que réside sa mission la plus sacrée, perpétuant une pratique séculaire malgré l'avènement de la modernité médicale.
Cependant, le wanzam ne se contente pas de suivre les traditions ; il s'adapte également aux avancées modernes. Avant chaque rasage, il utilise de l'alcool pour nettoyer la peau et désinfecter les instruments, réduisant ainsi les risques d'infection. Après le rasage, il applique à nouveau de l'alcool pour apaiser la peau et aider à refermer les pores, minimisant les risques d'irritation et d'infection.
Ainsi, le wanzam demeure un pilier essentiel de la société nigérienne, tissant un lien indéfectible entre tradition et modernité. Son héritage, enrichi par les siècles, et son expertise inégalée, lui confèrent une place de choix au sein de la communauté, où il est honoré pour son rôle éminent dans la préservation de la culture et de la santé publique.
Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)