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Le FEMUDA : Un étalage de la richesse culturelle de l’arewa

L’Arewa de par ses traditions, son architecture traditionnelle, ses spécialités culinaires, ses cérémonies répandues, son artisanat et son organisation sociale basée sur les valeurs immémoriales, son goût pour la musique, ses danses, ses vêtements, reflète  une immense culture. Les «Arawa» ou «Maouri» sont essentiellement des agriculteurs qui cultivent le mil, le maïs, le sorgho etc. Le niébé occupe une place importante dans la culture Arawa : ils en cuisinent sous toutes les formes. Aussi, les diverses croyances occupent une place importante dans leur culture et dans leur  vie quotidienne. Le FEMUDA, Festival de Musique et Danse traditionnelle de l’Arewa ouvre aux Nigériens un coin du voile sur cette immense richesse culturelle.

Compte tenu du rôle de la culture dans la consolidation de la paix, et des liens sociaux, et pour rassembler tous les fils et filles de l’Arewa sans aucune connotation politique autour d’une cause commune qui est la diversité culturelle de l’Arewa, M. Ibrahim Mamane Namata a jugé utile de promouvoir ce joyau à travers le Festival de Musique et Danse traditionnelle de l’Arewa (FEMUDA) qui est à sa cinquième édition, et dont la première a eu lieu en 2019 dans la Commune Rurale de Kara-kara (département de Dioundiou). Les éditions du Festival se déroulent concomitamment avec le projet culturel. C’est ainsi que le musée AKAZAMA et la Bibliothèque AKAZAMA de la Commune rurale de Kara-Kara dont il est le promoteur ont ouvert leurs portes lors des éditions précédentes notamment la 3ème et la 4ème.

Pour la création de la Bibliothèque, M. Ibrahim Mamane Namata a été appuyé par l’Etat à travers un don de 1400 ouvrages. Cette bibliothèque est la seule et unique dans le département de Dioundiou. Quatre (4) communes profitent aujourd’hui de ce joyau. Il s’agit de la commune de Zabori, celle de Kara-kara, la commune de Guechemé et celle de Dioundiou. L’idée de la création du musée qui est un conservatoire fait aussi partie du festival.

Dans le temps, le palais du chef était l’ancien conservatoire (tout ce qui est objet qui retrace la culture se trouve dans ce palais), mais le changement et plusieurs aspects climatiques liés à la dégradation de ces structures ont un peu impacté ces objets. C’est pourquoi, le festival a songé au musée qui va permettre non seulement de conserver les objets traditionnels qui ont été exposés au grand public, mais aussi de servir d’espace pour accueillir les grands évènements, a expliqué M. Ibrahim Mamane Namata. Le musée est à son premier pavillon (pavillon  d’intégration) baptisé pavillon Alboury NDIAYE, du nom d’un grand panafricaniste sénégalais qui a trouvé la mort dans sa démarche de résistance à Kara-kara, plus précisément au village de Koudourou.

A sa première édition, le FEMUDA a mobilisé plus de 300 artistes venus de différentes communes de l’Arewa et de la communauté du Nigeria car, une grande partie des Arawa partagent leur culture avec les peuples du Nigeria.

Les Arawa sont très attachés à la culture car, jusque-là, ils veillent sur les patrimoines que leur ont té légué leurs parents et  qui sont entre autres la danse de possession, le jeu mystique comme «Dakan bakoy» pour prédire l’avenir, voir ce que l’année leur réserve. En termes de danse, l’Arewa a toujours cet accent de conservatoire, quand elle présente toute une gamme de danses telles que Assaka, El Sahabi, Takkay et bien d’autres. L’Arewa est aussi très riche en termes de sites touristiques à l’image du site de Koudourou, là où ce grand héro sénégalais a trouvé la mort, le site de Goro (une grotte qui servait de cachette pour les femmes et les enfants en cas de menace dans les villages) ; le tombeau de Akazama, le site de Lougou où il y a eu cette bataille entre Saraounia Mangou et les missionnaires français.

Les mets traditionnels tels que le «béroua», le «Zapou» et autres font aussi partie du savoir-faire des Arawa. «Ils sont également connus de par leur comportement, et leur franc-parler (façon de dire ce qu’ils pensent). Dans le domaine de l’artisanat, les maouris ont aussi leur mot à dire notamment, au niveau de la forge. Ils sont aussi doués dans le domaine de l’architecture (jusque-là les gens utilisent les terres argileuses pour construire leurs maisons et autres savoir-faire pour se mettre à l’abri des intempéries», ajoute Ibrahim Mamane Namata. Certains noms tels que Namata, Maï kolanché, Maï Zoumbou, Noma reflètent également la communauté Maouri.

La 5ème  édition du FEMUDA se tiendra du 12 au 13 mai 2023, placée sous le thème «Rôle des collectivités dans la préservation, la promotion et la valorisation du patrimoine culturel matériel et immatériel». Les organisateurs comptent au cours de cette rencontre, construire le mémorial de AlBouri NDIAYE et ses fidèles compagnons. Il sera élargi à une autre commune. Ainsi, la première journée qui est consacrée à la musique et danse traditionnelle sera à Kara-kara et la deuxième journée à Guechemé où la grande course hippique des chevaux et chameaux de l’Arewa et du Nigéria sera organisée.

Par Aïchatou Hamma Wakasso(onep)

Source : http://lesahel.org/