Skip to main content

Lutte contre le paludisme en Afrique : Lueur d’espoir avec un champignon transgénique mis au point par une équipe de scientifiques au Burkina Faso

Comme il l’a expliqué dans les colonnes de Sidwaya, il est ressorti de ces études que les moustiques vecteurs du paludisme infectés par la souche transgénique du Metarhizium avaient une durée de vie significativement plus courte (100% de mort entre 2,5 jours et 5 jours) que celle des moustiques infectés à la souche sauvage du champignon (qui tuait environ 50 % à 70% des moustiques au bout de 14 jours). « Nous avons également démontré que la souche transgénique avait d’importants effets pré-létaux, notamment une réduction de la capacité d’alimentation en sang et réduction de la capacité de vol des moustiques infectés. En outre, les moustiques infectés par la souche transgénique pondaient moins d’œufs que les moustiques infectés par la souche sauvage du champignon. De plus, la souche transgénique du champignon nécessite deux fois moins de spores pour tuer les moustiques », a-t-il ajouté.

Selon le chercheur, cette étude représente une étape importante dans la progression des biotechnologies émergentes dans la lutte antivectorielle du paludisme et leurs applications réelles sur le terrain. « Le champignon, évidemment doit être testé en conditions naturelles pour évaluer son impact à la fois entomologique et épidémiologique/clinique avant qu’il ne puisse pleinement intégrer l’arsenal des outils de lutte antivectorielle. De façon générale, nos résultats auront de vastes implications pour tout projet proposant d’utiliser des technologies nouvelles, complexes et potentiellement controversées pour l’éradication du paludisme », a indiqué Dr Abdoulaye.

Quant à savoir si cette technologie pourrait être intégrée dans le programme de lutte contre le paludisme, le chercheur explique qu’ils ont échelonné leurs travaux en différentes phases. « Nous sommes actuellement à la phase 2 de nos travaux en milieu semi-naturel confiné. Les résultats que nous venons de publier concernent les résultats scientifiques majeurs à ce stade. Cependant, l’intégration de cette technologie dans l’arsenal d’outils de lutte antivectorielle pour le contrôle du paludisme va nécessiter une évaluation de son efficacité en milieu ouvert à petite et à grande échelle », a-t-il confié.

Assane Soumana(onep)

23 août 2019
Source : http://www.lesahel.org/