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En Afrique de l’est, Macron joue sa carte face à la Chine en prônant des partenariats « respectueux »

A Djibouti, la Chine a notamment financé la construction de ports et d’une ligne ferroviaire jusqu’à Addis Abeba.

Des experts ont mis en garde ces pays sur leur capacité à rembourser leur dette à la Chine, mais ceux-ci considèrent cet endettement comme un pari sur l’avenir. La Chine, elle, cherche en échange à prendre des parts dans ces infrastructures, dans des contrats de « debt-for-equity » (dette contre capital).

« Je ne voudrais pas que des investissements internationaux viennent affaiblir la souveraineté de nos partenaires », a averti M. Macron, au sujet de la stratégie chinoise. « Les entreprises (françaises) sont en mesure de proposer un partenariat respectueux ».

Actualité internationale oblige, le chef de l’Etat français a par ailleurs salué la décision de son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika de renoncer à un cinquième mandat, qui « signe une nouvelle page dans le développement de la démocratie algérienne ».

– ‘Erreurs du passé’ –

A la mi-journée, le chef de l’État français s’est envolé pour Lalibela, à 680 km au nord d’Addis Abeba, où il a visité des églises rupestres du XIIIe siècle, classées par l’Unesco au patrimoine mondial, en compagnie du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed.

Emmanuel Macron a promis de « financer et accompagner le travail avec les Ethiopiens pour restaurer ces églises » menacées par l’érosion, taillées dans une roche fragile qui se désagrège sous la pluie. Un modèle de « la diplomatie culturelle à laquelle je crois » faite de « partenariats équilibrés », a souligné le président français.

Les archéologues français, présents en Ethiopie depuis les années 50, font partie des meilleurs spécialistes mondiaux de ce patrimoine emblématique des chrétiens d’Orient.

Le travail consistera principalement à remplacer les « parapluies » et leurs piliers massifs installés en 2008 par l’Union européenne sur des critères de l’Unesco, qui protègent cinq églises et auxquels la population locale est hostile.

« On apprend des erreurs du passé, et quand on fait des choses sans que les gens le comprennent, l’acceptent et se l’approprient, ça ne marche pas. Et cela s’applique à tout », a dit le président à Lalibela, après avoir admiré l’église Saint-Georges, la plus célèbre du site.

Lors d’une conférence de presse avec le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé un accord-cadre de défense pour « un accompagnement spécifique de la France » sur la mise en place d’une marine éthiopienne, dans un pays qui pourtant n’a pas accès à la mer. L’AFD va lui accorder un prêt de 85 millions d’euros pour aider ses réformes.

Mercredi matin, il devait rencontrer les dirigeants de l’Union africaine puis se rendre au Kenya jusqu’à jeudi, une première pour un président français. Accompagné d’un délégation de patrons français, il y assistera au sommet pour le climat One Planet Summit et devrait annoncer, depuis la gare centrale de Nairobi, des contrats de quelque 3 milliards d’euros ainsi qu’un projet de prolongation de la ligne entre Nairobi et l’aéroport.

13 mars 2019
Source : https://afrique.lalibre.be/33558/en-afrique-de-lest-macron-joue-sa-carte-face-a-la-chine-en-pronant-des-partenariats-respectueux/