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Washington dénonce les "comportements prédateurs" de Moscou et Pékin en Afrique

L'ONU critiquée

Or, selon l'administration Trump, "les comportements prédateurs de la Chine et de la Russie freinent la croissance économique en Afrique" et "posent une menace significative pour les intérêts nationaux américains".

Mais alors que le gouvernement américain assure - comme tous ses prédécesseurs - vouloir la prospérité, l'indépendance et la bonne gouvernance des pays africains, sa politique semble surtout ouvrir la porte à un certain désengagement, en tout cas sous les formes traditionnelles.

Les Etats-Unis, qui font toujours de la lutte contre le terrorisme islamiste une de leurs priorités, veut que les pays africains prennent en main leur propre sécurité. Et vont plaider pour "rationaliser, revoir, ou mettre fin" aux missions de l'ONU qui ne favorisent pas "une paix durable", a prévenu John Bolton.

"Notre objectif est de résoudre les conflits, pas de les geler indéfiniment", a insisté l'ancien ambassadeur américain aux Nations unies, un "faucon" très hostile au multilatéralisme. Il a cité en exemple l'opération onusienne au Sahara occidental, rappelant avoir participé à sa mise en place en 1991 alors qu'il travaillait au département d'Etat américain.

Plus largement, John Bolton a promis de passer au peigne fin l'aide économique américaine – un exercice "bientôt" terminé – pour faire en sorte qu'elle apporte des résultats, alors que le locataire de la Maison Blanche veut drastiquement couper les ressources budgétaires affectées à la diplomatie.

"Malheureusement, des milliards et des milliards de dollars des contribuables américains n'ont pas abouti aux résultats escomptés", a estimé John Bolton. "A partir de maintenant, les Etats-Unis ne toléreront plus cette longue tradition d'aide sans résultats, d'assistance sans responsabilité, et de soutien sans réforme", a-t-il lancé.

Au Soudan du Sud en proie à une guerre civile après avoir reçu une importante assistance américaine, notamment, "nous ne fournirons plus de prêts ou de ressources américaines supplémentaires à un gouvernement sud-soudanais dirigé par les mêmes dirigeants en faillite morale qui perpétuent cette horrible violence", a insisté le conseiller.

"Cette approche me semble particulièrement contre-productive et risque de rapprocher nos partenaires potentiels de Pékin", a jugé sur Twitter Abraham Denmark, expert du cercle de réflexion Wilson Center. "Ne pouvons-nous pas nous intéresser à l'Afrique pour ses propres mérites et ne pas en faire un pion du grand jeu d'échecs avec la Chine ?"

14 décembre 2018
Source : https://www.rtbf.be/