Skip to main content

Bruxelles veut refonder la relation économique avec l'Afrique

Le plan Juncker, encore lui
Reste à trouver les moyens. Bruxelles propose de  généraliser la méthode testée avec le plan Juncker  : l'utilisation de fonds européens pour rassembler des acteurs publics et privés autour de projets d'investissements. Le but étant de créer un effet de levier et, avec 1 euro du budget de l'Union, de mobiliser entre 6 et 11 euros d'investissements, selon les cas de figure. Alors que l'Union européenne aura mobilisé 42 milliards d'euros pour l'Afrique sur la période 2014-2020, essentiellement sous forme de subventions, Bruxelles propose de porter ce chiffre à 61 milliards entre 2021 et 2027. Mais en accordant, cette fois, la part belle aux investissements par effet de levier. De quoi espérer plus de 400 milliards d'euros d'investissements sur cette période.
A la Commission, on fait remarquer que les fonds européens représentent entre 20 % et 25 % de tout ce que mobilise l'Europe pour l'Afrique, compte tenu des contributions des Etats membres. « Si les Etats membres nous suivent sur cette logique, nous avons donc les moyens de faire la différence en volume », plaide un officiel.

La balle dans le camp des Etats
La perspective reste toutefois encore lointaine : non seulement la négociation du budget européen 2021-2027  s'annonce épique , faisant planer un doute sur les 61 milliards avancés par Bruxelles. Mais il est peu probable que les Etats membres, souvent sous forte contrainte budgétaire, suivent la Commission qui souhaite augmenter de 45 % son financement à l'Afrique. « J'en appelle aux Etats membres pour qu'ils soient cohérents quand ils disent que l'Afrique doit être LA priorité », plaide Federica Mogherini.
Gabriel Grésillon 

18 septembre 2018
Source : https://www.lesechos.fr