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7ème forum sino-africain de think-tanks et des médias, à Beijing (Chine) : Réflexions autour des opportunités et des grandes orientations du partenariat Chine-Afrique

Aussi, a-t-il poursuivi, en 40 ans de coopération, le volume des échanges commerciaux sino-africains a été multiplié par plus de 200 en passant de 765 millions de dollars en 1978 à 170 milliards de dollars en 2017. Ce qui, a-t-il dit, fait de la Chine le premier partenaire commercial de l'Afrique, depuis plusieurs années consécutives. « Le stock d'investissements chinois en Afrique, partant de zéro, s'élève aujourd'hui à 110 milliards de dollars», a précisé M. Chen.

Sur un tout autre plan, le ministre chinois a loué l’apport considérable des échanges culturels et humains qui sont devenus une source de vitalité pour l'amitié sino-africaine, soulignant que les deux parties ont connu un élargissement régulier avec près de deux millions de déplacements entre la Chine et l'Afrique chaque année, tandis que le nombre de jumelages entre les collectivités locales s'élève à 133. « Rien qu'en 2017, plus de 100 événements ont été organisés et plus de 200 projets ont été mis en œuvre par la Chine et l'Afrique dans le cadre de leur coopération socioculturelle », a-t-il dit à titre illustratif. Dans cette même lancée, il a ajouté que la Chine a ouvert plus de 80 instituts et classes Confucius dans 41 pays africains, et 27 pays africains ont des correspondants de presse en Chine.

Sur le plan diplomatique, a-t-il relevé pour s’en réjouir, la Chine et l’Afrique ont travaillé en étroite coopération dans les affaires internationales et régionales pour défendre fermement leurs intérêts communs. C’est dans ce sens, note-t-il, que la Chine s'est toujours exprimée en faveur des pays africains au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies et dans d'autres enceintes multilatérales. S’y ajoute le soutien de la Chine aux problèmes sécuritaires africains en mobilisant plus de 2 000 Casques bleus chinois dans cinq opérations onusiennes de maintien de la paix en Afrique.

Aussi, a-t-il estimé, en septembre prochain, de nombreux dirigeants africains prendront part au Forum de la coopération Chine-Afrique qui ouvrira d'autres opportunités pour l'Afrique, notamment à travers l'initiative de la Route de la soie. Ce pour quoi, il a d’ailleurs invité les think-tanks à approfondir leurs réflexions sur ces nouvelles opportunités de partenariat.

Joignant sa voix à celle du ministre adjoint de la Chine, le directeur adjoint du bureau des conseillers du Conseil des affaires d'État, M. Zhang Yangtong, a assuré que le socialisme à la chinoise, basé sur la réforme et l'ouverture, va se poursuivre car c'est le moyen pour éradiquer la pauvreté. Il a ajouté que la Chine, parce que soucieuse d’inspirer l'Afrique, a décidé de lui consacrer une part importante de sa coopération, dans un esprit de partenariat gagnant-gagnant.

Pour sa part, le doyen du corps diplomatique africain à Beijing et ambassadeur de Madagascar, SE. Victor Sikonina, a indiqué que, depuis 2011, la réflexion des think-tanks a joué un grand rôle dans l’identification des centres d'intérêt, permettant ainsi de jeter les jalons d'un modèle de coopération gagnant-gagnant. Faisant constater que les retombées de la coopération sino-africaine ont surtout touché les grandes villes du continent, Victor Sikonina a estimé qu’il faudrait désormais faire en sorte qu'elles atteignent les campagnes, grâce à l'électricité, l'eau et l'internet.

Plusieurs autres intervenants qui se sont relayés à la tribune ont souligné la nécessité de promouvoir le transfert des compétences en Afrique, mais aussi l’industrialisation de l'Afrique, chantiers à travers lequel la Chine est appelée à jouer un rôle prépondérant, notamment par le biais des délocalisations des unités industrielles.

Au terme de deux jours de réflexions, les participants qui étaient repartis dans trois groupes selon les thèmes, ont conclu que la coopération sino-africaine est basée sur des principes clairs et est motivée par un esprit pionnier. «Les concepts et pratiques de la coopération sino-africaine sont surtout caractérisés par les trois principes, à savoir l'esprit d'égalité, le développement autonome local et intensif », a affirmé M. Gaston Hakiza, président du groupe qui avait travaillé sur le thème ‘’expérience et inspiration de la Chine et de l'Afrique dans la recherche de leur voie de développement’’.

De même, les participants étaient unanimes à admettre que l’interdépendance entre l’économie chinoise et celle de l’Afrique est devenue un fait dont il faut dorénavant tenir compte. De même, ils ont préconisé la recherche, par l’Afrique, de son propre modèle de développement, tout en invitant la Chine à l’accompagner dans la transformation, sur place, de ses matières premières, mais aussi à développer le commerce électronique avec les pays africains.

Les participants au forum ont également invité la Chine à s’investir dans le transfert des compétences vers l’Afrique par le renforcement de la formation des jeunes techniciens capables d’assurer un suivi efficace des infrastructures construites avec le soutien de la Chine.

Enfin, aux médias chinois et africains, il leur a été recommandé « de s’affranchir des informations souvent tronquées fournies par la presse sur l’Afrique et la Chine et de nouer un partenariat leur permettant une meilleure connaissance mutuelle des peuples et de se donner une plus forte voix sur le plan international ».
Assane Soumana, envoyé spécial

13 juillet 2018
Source : http://lesahel.org/