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Délinquance financière Des nouveaux « Ibou Karadjé » au Ministère des Finances

Au Ministère des Finances, des agents, dont des hauts responsables, semblent s’être inspirés de « Ibou Karadjé » pour faire sortir frauduleusement du Trésor public d’importantes sommes d’argent, estimées à plusieurs centaines de millions de francs. Non pas en utilisant des LAP irrégulières, mais au moyen de TDR (Termes de référence) munis de décision de mandatement qui facilite l’exécution de la dépense. Des responsables de services montent des TDR pour des activités (atelier, séminaire, ou autre) qui ne sont pas contrôlées, souvent elles ne sont même pas exécutées. Malgré les frais de mission et autres perdiems perçus (autour de 40 000 F/Jour), les mêmes TDR sont repris, souvent plusieurs fois, avec cette fois des frais de mission pouvant aller jusqu’à 500 000 francs pour chaque agent inscrit dans le TDR. Des instructions sont ensuite données pour que le paiement au Trésor se fasse très rapidement. Et il arrive qu’un haut responsable du Ministère des Finances se déplace personnellement au Trésor pour le paiement. Une fois l’argent décaissé, les agents dont les noms figurent sur le TDR sont appelés pour signer. Il ne leur est pas remis la totalité des 500 000 francs, mais juste 100 000 francs. Les 400 000 francs sont destinés aux patrons, leur dit-on. Si un responsable ne voit pas son nom dans le TDR, il refuse de le signer pour le paiement au Trésor. Un responsable véreux peut ainsi toucher en un seul mois plus de dix (10) fois le montant de son salaire. Aux agents subalternes, il leur dit : « C’est nous qui vous avons nommés, alors vous faites ce qu’on vous ordonne sans discuter ». Un véritable chantage.

« Je m’engage à lutter sans relâche contre la corruption qui est un poison pour le développement. Je veillerai à ce qu’aucun acte de corruption ne reste impuni. Personne ne sera au-dessus de la loi à cause de sa base, de son ethnie ou de sa filiation politique »

a promis le président Bazoum Mohamed en avril 2021, lors de la cérémonie de prestation de serment. Mais, près d’un an après cette profession de foi, nous sommes loin, très loin, d’une restauration des valeurs d’intégrité et de probité dans l’action administrative. Il faut dire que l’impunité est ancrée dans les moeurs politiques du régime dit de la « Renaissance ». Conséquence : les agents publics ont aujourd’hui tout simplement troqué leur conscience professionnelle et leur âme pour les biens matériels. Les investigations de la HALCIA, de l’Inspection générale d’Etat et de l’Inspection des finances, doivent être étendues à toute l’Administration publique et à ses démembrements. Il serait intéressant de jeter un coup d’oeil du côté de la Direction Générale du Budget (DGB) au Ministère des Finances qui exécute le budget général de l’Etat. Les Charges communes, par exemple, qui représentent 1/3 du budget général 2023, soit un peu plus de 1117 milliards de francs CFA, sont un véritable fourre-tout dont le Ministre des Finances est l’ordonnateur (les marchés sont passés le plus souvent de gré à gré, au mépris de la loi).

Les détournements des deniers publics sont particulièrement scandaleux au niveau du Ministère des Finances où ce sont souvent des responsables censés veiller à la gestion rigoureuse des finances publiques qui usent de leurs positions pour gruger l’Etat. Et, il est à se demander si les contrôleurs financiers ne seraient pas complices de ces détournements des deniers publics. La chaine de contrôle des dépenses publiques serait-elle pourrie ?

Au Ministère des Finances, des agents, dont des hauts responsables, semblent s’être inspirés de « Ibou Karadjé » pour faire sortir frauduleusement du Trésor public d’importantes sommes d’argent, estimées à plusieurs centaines de millions de francs. Non pas en utilisant des LAP irrégulières, mais au moyen de TDR (Termes de référence) munis de décision de mandatement qui facilite l’exécution de la dépense. Des responsables de services montent des TDR pour des activités (atelier, séminaire, ou autre) qui ne sont pas contrôlées, souvent elles ne sont même pas exécutées. Malgré les frais de mission et autres perdiems perçus (autour de 40 000 F/Jour), les mêmes TDR sont repris, souvent plusieurs fois, avec cette fois des frais de mission pouvant aller jusqu’à 500 000 francs pour chaque agent inscrit dans le TDR. Des instructions sont ensuite données pour que le paiement au Trésor se fasse très rapidement. Et il arrive qu’un haut responsable du Ministère des Finances se déplace personnellement au Trésor pour le paiement. Une fois l’argent décaissé, les agents dont les noms figurent sur le TDR sont appelés pour signer. Il ne leur est pas remis la totalité des 500 000 francs, mais juste 100 000 francs. Les 400 000 francs sont destinés aux patrons, leur dit-on. Si un responsable ne voit pas son nom dans le TDR, il refuse de le signer pour le paiement au Trésor. Un responsable véreux peut ainsi toucher en un seul mois plus de dix (10) fois le montant de son salaire. Aux agents subalternes, il leur dit : « C’est nous qui vous avons nommés, alors vous faites ce qu’on vous ordonne sans discuter ». Un véritable chantage. Depuis quand cette pratique frauduleuse de TDR avait-elle commencé ? Combien de millions /milliards ont ainsi été frauduleusement soustraits du Trésor public ? Des investigations de l’Inspection d’Etat pourraient certainement apporter des réponses à ces interrogations et à bien d’autres. Dans un pays sérieux où la gestion rigoureuse des deniers publics est un souci, on n’hésiterait pas un seul instant à ouvrir une enquête sur ce qui s’apparente à de la délinquance financière. La rareté des ressources et l’immensité des besoins auxquels le pays fait face ne sauraient s’accommoder avec des manquements aussi graves. Quelles que soient les options politiques d’un pays, le succès de toute politique de développement reste tributaire de l’engagement, de la qualité et surtout de la moralité des hommes chargés de sa mise en oeuvre.

Affaire à suivre.

M.H