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Le marché de courges au bord du fleuve Niger à Niamey : Un business florissant pour les acteurs de la filière

Chaque jour, de grandes pirogues déchargent leurs cargaisons de courge (citrouille) au débarcadère sis à la descente du pont Kennedy du côté de la rive droite du fleuve Niger à Niamey. Les abords du pont constituent ainsi un véritable épicentre où viennent s’approvisionner les commerçants des différents marchés de la capitale. Produites dans plusieurs zones notamment dans la région, les courges sont acheminées par voie fluviale à Niamey.

Le débarcadère situé légèrement à droite non loin du poste de la Gendarmerie est transformé en une sorte de marché de gros. Les vendeurs, acheteurs, piroguiers et transporteurs se ruent chaque matin en cette période de froid vers ce place. C’est un marché qui s’anime tous les jours et 24/24. Les piroguiers viennent chaque jour décharger les courges. Aussitôt les cargaisons déchargées, les grossistes venus des différents marchés environnants pour se ravitailler se ruent sur la marchandise.

Ali Adamou est un vendeur grossiste au niveau du marché de citrouilles, depuis l’époque de la Conférence Nationale Souveraine en 1991. «Je me rendais dans le Canton de Falmey plus précisément aux villages de Karrey Copto et Kardji-bangou se trouvant dans la région de Dosso. Souvent je vais jusqu’à un village du nom de Kardji en territoire béninois pour me ravitailler. Au moment de la saison sèche, la citrouille devient chère et elle nous provient de la région de Zinder par des camionneurs», explique-t-il.

«Le prix varie en fonction du climat et de la distance. Par exemple à cette période-là, la citrouille est moins chère. Elle se vend par filet dénommé ‘’Gassou’’ en langue Zarma qui veut dire calebasse en français. La calebasse contient 100 citrouilles en raison de 50.000 FCFA sans prendre en compte les frais de transport par pirogue qui varient de 22.000 FCFA à 25.000 FCFA. Cette différence de prix s’explique en fonction de la distance du lieu d’approvisionnement, car les villages où nous nous ravitaillons sont éloignés les uns des autres. La marge bénéficiaire varie de 75.000 Fr à 100.000 FCFA  lorsque nous arrivons à écouler», détaille Ali Adamou.

Oumarou Hima producteur de la citrouille et piroguier explique le cycle de production de la culture des courges. «La culture de la citrouille se fait par la semence de graines, généralement trois graines par trou. Le cycle de production dure en moyenne trois (3) mois et au plus grand tard quatre (4) mois. Une seule plante de citrouille peut donner de cinq (5) à une vingtaine d’unités de courges. La citrouille est une plante rampante comme le haricot», explique-t-il. «Comme je suis riverain du fleuve, je transporte ma production à l’aide de ma pirogue. Je dispose d’une pirogue qui fait environ 15 mètres de longueur et 2,5 mètres de largeur. Je navigue grâce à deux moteurs et d’une motopompe qui sert à exfiltrer l’eau qui pénètre dans la pirogue. La pirogue peut prendre une dizaine de filets de citrouilles», ajoute M. Oumarou Hima.

Le marché de courges fait aussi la joie d’autres acteurs comme Nassirou Idé, un conducteur de camion, spécialisé dans le transport des courges. «Je suis conducteur de camion, et je viens chaque matin chercher des contrats de transport pour les acheteurs qui viennent s’approvisionner icien procurer. Par jour, je peux faire jusqu’à 5 tours en raison de 5.000 F par tour », a-t-il  précisé.

Communément appelée «Kabewa» en haoussa et «Labtanda» en Zarma, la courge est une plante de la famille des cucurbitacées. Elle est utilisée, de différentes manières, comme ingrédient dans la cuisine.

Moumouni Idrissa Abdoul Aziz (Stagiaire)

Source : http://www.lesahel.org