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Du ‘Wassosso’ à la Banque Agricole du Niger (BAGRI)!

Depuis quelques temps, les éléments de la Police Judiciaire sont très fréquents dans les locaux de la Banque Agricole du Niger (BAGRI) souvent même à des heures tardives. Plusieurs de ses responsables planificateurs ont été entendus pour faits de malversation financière bien organisée et planifiée. On reproche à ces derniers, des détournements massifs d’objectifs des Projets et Programmes agricoles dont le but est de remplir leurs poches à travers les ristournes qu’ils perçoivent injustement.

Des comportements qui limitent les capacités de nos agriculteurs et éleveurs pour relever notamment le défi du développement tant prôné par le pouvoir en place. Ainsi, pour tromper la vigilance des enquêteurs de la Police judiciaire, ces hauts responsables à la foi de la BAGRI et du Ministère en charge des questions du Plan, se sont permis de placer les montants perçus issus des ristournes, dans les comptes bancaires de leurs proches, amis et connaissance. Alors, comment se fait-il que le compte bancaire d’un salarié de surcroit un contractuel de l’enseignement, un simple chauffeur ou gardien d’un service, soit garni de plusieurs millions de francs CFA en si peu de temps loin de toute autre affaire légale sensée lui générer des revenus ? Contre toute attente, les détenteurs de ses comptes bancaires n’étaient pas en mesure de répondre à cette question afin de justifier, aux enquêteurs, la provenance desdits fonds. Un véritable ‘wassosso ’qui ne dit pas son nom se produit actuellement au sein de cette banque. D’ailleurs, depuis des années, nos parents agriculteurs et éleveurs qui bénéficient de son appui financier, se plaignent du mécanisme mis en place qui ne leur permet pas de se réaliser, plutôt, les poussant à s’endetter davantage.

Sinon, comment comprendre que certains programmes et projets agricoles, soient exécutés par certaines banques commerciales de la place en lieu et place d’une banque dédiée au développement agricole ? Il n’y qu’au Niger ou de telle chose se produit et se généralise. Voulue pour redonner à notre Politique Nationale de Développement Agricole ses lettres de noblesse, la BAGRI est malheureusement devenue une propriété de quelques lobbys qui font ce que bon leur semble en parfaite connivence avec certains agents du Ministère du Plan.

Depuis qu’elle a été vendue à la Banque Populaire de la Mauritanie (BPM)vers la fin de 2018 au temps d’Issoufou Mahamadou, presque 4 ans après, aucun nigérien ne connait encore le montant exact de la transaction, en dehors des principaux acteurs concernés. Le rapport de vente estimé à plusieurs millions de francs CFA bien qu’il a fait perdre à l’Etat du Niger, 70% de ses parts, n’a jamais fait l’objet d’une quelconque rencontre avec la presse. Pourtant, si transparence on en voulait, alors il le fallait. Ce qui démontre que la mafia qui entoure la gestion de la BAGRI, ne date pas d’aujourd‘hui. Il va falloir remonter à sa création pour véritablement cerner le vrai faux du faux. Aujourd’hui, tout le monde est unanime, les transactions qui s’effectuent au sein cette banque, nous cachent indiscutablement une gestion peu orthodoxe qui favorise le mieux certains acteurs politiques à qui des millions de francs CFA ont été gracieusement dissipés à travers des prêts non encore remboursés et vaquent à leurs préoccupations quotidiennes comme si de rien n’était. Pauvre Niger.

Sanda