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Hausse du prix du gas-oil : Des zones d’ombre autour d’un renchérissement !

On n’avait plus vu Alkache Al Hada, actuel Ministre du Commerce, faire la ‘’une’’ de l’actualité brûlante depuis son départ du Ministère de l’Intérieur. Il était porté disparu, puisque recasé au Ministère du Commerce, un département ministériel aux attributions disputées par la Chambre du Commerce et certaines institutions nationales, le tout dans un contexte de libéralisme dans la fixation des prix des choses du commerce. Pour ré exister, quelle occasion que celle de sa sortie médiatique pour annoncer, en oiseau de mauvais augure, la mauvaise nouvelle relative à la hausse à la pompe du prix du gas-oil. Tenez, pas n’importe quelle augmentation, s’il vous plaît, de 15%, soit 130 francs CFA par rapport au passé ! Après la grave pénurie de gas-oil dans les stations-services du pays, au mois de juin, imputable à deux cadres chinois de la SORAZ, sommés de quitter, presto-illico, le territoire du Niger, les consommateurs nigériens devront faire, dans les jours à venir, face à une montée vertigineuse du coût de la vie dans le pays. Car, comme on, le coût du transport impacte beaucoup sur la structure des prix des denrées.


Pour les raisons avancées de cette hausse spectaculaire, la guerre en Ukraine, une guerre qui ne date pas de maintenant, mais qui dure depuis plusieurs mois. Le reflexe premier a été se poser la question du lien entre cette majoration et la crise ukrainienne, dans la mesure où le précieux liquide est produit au Niger et raffiné sur place. On aurait admis l’incidence si l’approvisionnement du pays s’effectuait à l’échelle internationale, ou du moins, si les intrants utilisés pour l’exploitation du gas-oil provenaient de l’étranger. Mais, rien de tout cela, car tout est produit au Niger et les prix n’avaient guère bougé depuis l’éclatement de ce conflit militaire, en février passé. Ensuite, vous l’aurez sans doute remarqué, au moment de la hausse des prix, on assistait à une sorte de pénurie du gas-oil dans les stations-services du pays ; ce qui semble, tout de même, bizarre, non ! Si l’on augmente le prix d’une denrée quelconque, c’est qu’elle est disponible sur le marché, car on ne renchérit jamais sur une pénurie de ce genre, en toute logique commerciale. En réalité, ce paradoxe cacherait quelque-chose que l’on n’oserait pas qu’il soit connu ou découvert de la part du public ! Et si la majeure partie de la production nationale du gas-oil était destinée à l’export afin de réaliser une plus-value du fait de la spéculation mondiale autour de ce composant stratégique ? Sinon, comme le suggérait, à l’époque, feu Ben Omar, lorsqu’il était encore à l’opposition, si la SORAZ devait se rentabiliser, elle pourrait le faire pour les 13 mille barils de pétrole, en augmentant les prix à l’export et casser ou stabiliser ceux des 7 milles barils destinés à la consommation locale. C’est pourquoi cette hausse spectaculaire reste entourée de zones d’ombre sur les véritables raisons de cette envolée des prix du gas-oil au Niger. Et comme le ridicule ne tuant point au Niger, on réunit les parties prenantes de la chose pour annoncer de soi-disant mesures d’accompagnement afin de contenir les conséquences inflationnistes que cela pourrait engendrer sur le coût de la vie. De qui se fout-on ? Quelles mesures d’accompagnement dans un contexte de libéralisation des prix des denrées et pour quelle efficacité, en l’absence de dispositif national de contrôle des prix ?

Tout ce que les Nigériens demandent au président Bazoum, ce serait d’auditer le Ministère du pétrole, qui n’appartient pas à Issoufou Mahamadou et sa famille, mais au peuple nigérien, afin que l’on puisse savoir comment est géré l’or noir nigérien. C’est une mission de salubrité publique qu’il accomplirait dans cette décision courageuse ! Toute autre posture s’apparenterait à une fuite en avant !
Affaire à suivre !

Sanda