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Famille et gestion des entreprises nigériennes : Ça sent le soufre à Bety’s home

Que se passe-t-il à Bety’s home ? Ça sent le soufre, apprend-on. Une source proche du Cabinet du Premier ministre et qui a requis l’anonymat parle de crimes économiques, d’injustice sociale, de discrimination sociale, d’abus de biens sociaux et de violation des textes commis depuis des années mais restés impunis. C’est un article récemment posté sur Internet qui a mis le feu aux poudres. Intitulé « La Mutuelle des agents de l’ARCEP : une caverne d’Ali Baba », l’article a suscité chez le Courrier, l’envie de fouiner pour voir ce qu’il y a de nouveau à Bety’s home. Une aubaine pour le journal qui découvre, effarante surprise, que le recrutement de parents pour lequel la dame Bety lui a fait la guerre à l’époque est bel et bien réel. Mahamadou Habibou, cousin de la dame Bety est aujourd’hui le directeur de la Logistique et des Approvisionnements. Il a été consacré à ce poste, deux semaines seulement après son recrutement. Comme quoi il y a des gens qui naissent avec leurs 32 dents. Amir Mahadi Moumouni, lui, caracole à la tête de la direction comptable et financière. C’est le beau-neveu de la dame Bety. Ibrahim Amata, lui, est un cadre moyen des collectivités territoriales. Cousin germain de la dame Bety, il a trouvé le sésame dans la caverne d’Ali Baba, avec un poste d’assistant de direction, avant d’être bombardé contrôleur de gestion. Hamani Illa, le beau frère de la dame Bety, ne peut se plaindre, non plus. Titulaire d’une licence en psychologie, il est classé à la catégorie P5. Son poste ? responsable du département des études. Rafiou Yacouba, lui, est un neveu de la dame Bety et c’est lui qui coiffe le département des Affaires sociales. Selon notre source, c’est pour le mettre à l’aise et lui permettre d’avoir la main sur ce registre important que la mutuelle de l’Arcep a été dissoute par lettre n°066/ ARCEP/CNRCEP/ du 03 mars 2021 de la Présidente du CNR. Il a d’ailleurs géré un dossier de vente de parcelles aux agents de l’Arcep. Quant à Rahana Habibou Oumany, la soeur de la dame Bety, bien que cadre moyen, elle a été classée à la catégorie P5 selon les termes d’un contrat taillé sur mesure. Le responsable du département dont elle dépend est de la catégorie P2.

Ce sont là quelques parents de la vaste galaxie familiale que la dame Bety a mise en place, d’où le nom de Bety’s home. Selon notre source, ils ne sont pas moins d’une vingtaine et les postes stratégiques sont, bien entendu, entre leurs mains. Une véritable toile d’araignée à laquelle rien d’important à l’ARCEP n’échappe. Logistique et approvisionnements, comptabilité et finance, affaires sociales, contrôle de gestion, études, tout est Bety.

Du côté du cabinet du Premier ministre, si les gens ne la claquent pas tellement, il faut dire que l’Arcep est tout de même un sujet de polémique inquiétante. « Les problèmes de l’Arcep, c’est la présidente actuelle du Conseil qui a bâti un dispositif structurel qui lui permet, même présidente du Conseil, d’avoir le contrôle des affaires. Le directeur général ? Un homme qui, selon notre source, se sait politiquement à la portée de la présidente et qui fait profil bas. De l’avis d’une source proche de la Halcia, la dame Bety a déjà fait l’objet d’une mise en cause dans un rapport à propos du recrutement de parents. Un dossier explosif qui va nécessairement la rattraper. C’est ce recrutement de parents dont il est aisé de vérifier la véracité qui a fait l’objet, le 22 juillet 2021, d’une lettre du président de la Halcia au collectif des candidats retenus au concours de recrutement pour le compte de l’Artp (actuelle Arcep). C’était en réponse à une lettre du 3 juillet des intéressés. Ghousmane Abdourahamane, le président de la Halcia, à l’époque des faits, a fait savoir qu’il a été relevé, « après investigations, des irrégularités pouvant constituer des infractions à la loi pénale et/ ou des fautes administratives imputables à certains responsables de l’Artp ».et que le rapport y afférent a été transmis aux autorités compétentes, plaçant ainsi le Parquet devant ses responsabilités de poursuites à l’encontre des responsables de cette forfaiture. La dame Bety, qui a nié à l’époque avoir l’intention de faire recruter les parents dont il est question, a probablement des choses à dire à la justice, ce, d’autant plus que la Cour des comptes l’a formellement épinglée dans son rapport, dénonçant également « un recrutement de 19 agents sans appel à candidatures entre 2014 et 2016, en violation de l’article 47 de la loi portant création, organisation et fonctionnement de l’Artp ».

Selon notre source, outre ce recrutement patrimonial qui lui pend au nez et dont elle ne peut se défaire, elle traîne également des affaires de construction d’immeubles, notamment lors de la fête tournante du 18 décembre à Tahoua, des salaires extravagants et sans commune mesure accordés à deux (02) personnes sans référence à la grille des agents de l’ARCEP ainsi que l’installation, récemment d’un second ascenseur pour un coût d’un peu plus de 80 millions. Un second ascenseur pour son confort personnel.

Qui, donc, a remis au goût du jour ces casseroles de la dame Bety en publiant cet article sur la mutuelle des agents de l’Arcep ? On l’ignore puisque la signature, Sonaïzé Bouraima, apposée au bas de l’article semble être un pseudonyme. Quoi qu’il en soit, l’auteur ou les auteurs n’ont pas rendu service à la dame Bety puisqu’ils ont rallumé la flamme des investigations du Courrier sur ce dossier qui promet des révélations fracassantes.

Laboukoye