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Quett Masire vient de s'éteindre et l'Afrique lui rend hommage : Un président discret pour inspirer l'Afrique

Une pluie d'hommages à travers l'Afrique

« Homme de principe et d'engagement », qui a incarné « les valeurs de travail et d'intégrité », selon l'ancien dirigeant nigérian Olusogun Obasanjo, ou « excellent exemple à imiter dans le reste de l'Afrique », pour le chef de l'État kenyan Uhuru Kenyatta, Masire semble compter peu de contempteurs sur le continent. Le président zimbabwéen Robert Mugabe a encore salué le dirigeant « vertueux et humble », quand son homologue angolais José Eduardo dos Santos s'est, lui, dit « consterné » par sa disparition.

À l'heure du dernier hommage, le 28 juin, à Kanye, village natal de Masire, celui de Thabo Mbeki était particulièrement appuyé. Aux côtés de Robert Mugabe, du roi du Lesotho Letsie III et d'anciens chefs d'État d'Afrique australe, l'ex-président sud-africain a souligné la richesse de son héritage. Quett Masire fut, a-t-il rappelé, « l'un des principaux architectes de ce Botswana démocratique qui s'est extrait de la malédiction d'être l'un des pays les plus pauvres du monde », un bâtisseur « de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SACD) » et « un combattant de première ligne pour la libération totale du colonialisme et de la domination des minorités blanches en Afrique ».

La terre et la politique

Quett Masire se décrivait comme « un fermier attiré par la politique ». Né en 1925, il est gardien de troupeau durant son enfance. Après ses études secondaires, il devient enseignant, puis investit dans une ferme agricole, qu'il veut moderne. Cofondateur en 1961 du Botswana Democratic Party (BDP), il devient vice-président du pays lors de l'indépendance en 1966 et de l'accession au pouvoir de Seretse Khama. Les « barons du bétail » prenaient alors le pouvoir, explique The Daily News, en allusion à leurs origines paysannes. Le quotidien botswanais rappelle surtout l'importance de l'élevage et de l'agriculture dans l'économie du pays. Des secteurs que ces dirigeants postcoloniaux ont cherché à encadrer, à moderniser et à dynamiser. C'est sous la présidence de Masire, en 1991, qu'est adoptée la Politique nationale pour le développement de l'agriculture, « qui est encore aujourd'hui perçue comme pertinente », selon The Daily News. L'homme, ajoute le quotidien de Gaborone, avait « une passion pour l'agriculture ». « C'était un bourreau de travail, obsédé par l'agriculture et le production alimentaire », renchérit l'ancien président Festus Mogae, qui a travaillé une vingtaine d'années à ses côtés avant de diriger à son tour le Botswana en 1998.

1er juillet 2017
Source : http://afrique.lepoint.fr/