Tabaski 2025 au Niger : Une célébration entre ferveur religieuse, solidarité sociale et unité nationale
Le lendemain de la Tabaski au Niger ne se limite pas à un simple prolongement festif. C’est une journée profondément marquée par le partage, la fraternité et l’entraide, où les rues de Niamey et des autres régions vibrent d’une ferveur solidaire palpable. Petits et grands s’activent dans un ballet de visites porte-à-porte, les bras chargés de viande grillée, témoignant de la générosité traditionnelle musulmane.
Un devoir spirituel et social
La tradition veut que la viande du sacrifice soit répartie en trois parts : l’une pour la famille, une autre pour les proches voisins, et la dernière destinée aux plus démunis. Un principe rappelé par le prédicateur Abdoulaye Soumaila Maiga, citant la sourate Al-Hajj : « Ce n’est ni leur chair ni leur sang qui atteint Allah, mais votre piété ». Cette démarche d’aumône est au cœur même de la philosophie de l’Aïd al-Adha.
Une dynamique populaire bien ancrée
À Bassora, le jeune Anass Moctar partage fièrement la viande au nom de sa famille. À Dan Gao, la tradition de la grillade de la viande au feu de bois bat son plein dès la fin de la prière. La scène se répète dans les quartiers de la capitale, transformés en lieux de convivialité spontanée, où se mêlent odeurs de braise, rires d’enfants et partage de boissons rafraîchissantes.
Pour les familles en difficulté, comme celle de Moussa Hamidou, père de quatre enfants, cette journée représente un précieux moment d’espoir : « Grâce à la générosité des autres, ma famille a pu savourer de la viande malgré notre précarité », témoigne-t-il avec émotion.
Une prière collective hautement symbolique
À travers le pays, la journée du 6 juin a commencé par la grande prière collective, moment central de la fête. À Niamey, la mosquée centrale Djingarey Koirey a rassemblé fidèles et autorités, dont le président de la République, le Général Abdourahamane Tiani. Cette présence symbolise l’attachement du pouvoir à la cohésion nationale en cette période charnière pour le pays.
Le sermon a insisté sur le retour à la paix, l’importance de l’unité et la solidarité face aux défis sécuritaires et économiques. À Diffa, Maradi, Dosso et Tillabéri, les mêmes scènes de prière et d’immolation des moutons ont marqué la journée, dans un climat apaisé.
Des autorités mobilisées pour une fête réussie
Le ministre de l’Intérieur, le Général Mohamed Toumba, a profité de l’occasion pour adresser un message fort à la nation : « Nous devons affronter les défis historiques avec discernement et détermination ». Il a remercié les Nigériens pour leur soutien aux efforts de refondation nationale, soulignant l’importance d’une souveraineté retrouvée.
Le gouverneur de Niamey, le Général Assoumane Abdou Harouna, a salué les mesures ayant permis d’éviter une flambée des prix du bétail, rendant le sacrifice plus accessible. À Maradi, le gouverneur Mamane Issoufou a mis l’accent sur l’accompagnement des Forces de Défense et de Sécurité, garantes de la stabilité nationale.
Tabaski, une occasion de renforcement du vivre-ensemble
Au-delà de l’aspect religieux, la Tabaski 2025 s’est révélée être un moment fort de cohésion sociale. Le partage spontané, la fraternité dans les quartiers, l’animation dans les lieux publics comme le Musée national ou les pâtisseries de Niamey, traduisent un attachement profond aux valeurs de solidarité.
Dans l’ensemble du pays, des voix se sont élevées pour appeler à l’unité et au dépassement des clivages, rappelant que la paix et la cohésion sont les fondations essentielles pour relever les défis futurs.
Mariama Sadagari (Nigerdiaspora)