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Consommation du gaz domestique au Niger : Les consommateurs appellent au secours !

Les consommateurs de gaz au Niger font face à de grandes difficultés pour se procurer du gaz, malgré sa production locale. Non seulement le gaz est vendu à un prix exorbitant, mais il devient également de plus en plus rare et difficile d'accès. Les consommateurs se retrouvent désemparés, même en présence de l'ARSE (Autorité de Régulation du Secteur de l'Énergie). Cette autorité dispose-t-elle des moyens nécessaires pour agir ?

Depuis 2020, le régulateur a diligenté une mission d'investigation sur le respect des prix officiels du GPL (Gaz de Pétrole Liquéfié). Cette mission s'est déroulée dans la communauté urbaine de Niamey et ses environs, visitant au total 7 centres de remplissage et 150 dépôts et points de vente de GPL. Les résultats de cette mission mettent en évidence une énorme disparité dans le respect des prix du GPL, tant au niveau des centres de remplissage qu'au niveau des détaillants chargés de revendre le produit aux consommateurs.

De nombreuses réunions ont été organisées pour identifier et comprendre le problème. Il a été constaté que les distributeurs se sont désengagés de l'activité de commercialisation, déléguant cette tâche à de nouveaux acteurs appelés revendeurs, qui sont désormais propriétaires des bouteilles de gaz. Ces revendeurs considèrent cette activité comme une simple entreprise commerciale, cherchant avant tout à réaliser des bénéfices. Il est important de souligner que la vente de GPL est réglementée par des dispositions qui fixent officiellement les prix chaque mois, auxquels les vendeurs sont tenus de se conformer.

Malgré de nombreuses tentatives et le manque d'implication de la population, qui est parfois ignorante de l'existence de ces prix officiels, l'Autorité de Régulation du Secteur de l'Énergie a lancé des campagnes médiatiques pour informer la population sur les prix officiels et pour inciter les revendeurs à les respecter. Elle s'est également réunie avec les responsables du groupement des professionnels du gaz, GPG, et il a été convenu de la création de dépôts mixtes dans la communauté urbaine de Niamey. Selon ces accords, la bouteille de 12,5 kg devrait être vendue à 3750 francs CFA, celle de 6 kg à 1800 francs CFA et celle de 3 kg à 900 francs CFA. Cependant, le chaos persiste jusqu'à présent.

Cette initiative démontre clairement que l'autorité de régulation ne parvient pas à inquiéter les revendeurs de gaz, qui détiennent la majorité des bouteilles. Face à cette situation, peut-on espérer que l'autorité de régulation protège les droits des consommateurs et fasse respecter scrupuleusement les réglementations en vigueur ? Il semble que l'ARSE pèse peu face à ces revendeurs qui ont réussi à s'imposer. Mais en réalité, pourquoi ne s'inquiètent-ils pas ? Le gaz se vend à des prix élevés à Niamey et dans tout le Niger, et il est de plus en plus difficile de s'en procurer. Quelles mesures prévoit donc l'ARSE pour protéger les consommateurs de gaz, qui dépendent désormais de cette ressource de manière cruciale ?

Amadou I.