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Le calvaire des Nigériens : Transport et logement au bord de l'effondrement

Malgré le grand nombre de taxis présents dans la ville de Niamey, les usagers de la route, en particulier les clients de ces moyens de transport, se plaignent du coût élevé. Actuellement, même le trajet le plus court coûte 300 francs CFA, mettant fin à l'époque où l'on pouvait faire une course pour 200 francs CFA, à moins que la distance ne soit inférieure à 500 mètres. Il est bien connu que très peu de Nigériens possèdent leur propre moyen de transport. C'est la raison principale pour laquelle la plupart des gens choisissent de compter sur les taxis, malgré les coûts élevés et les risques associés. Il est important de souligner que prendre un taxi aggrave encore la situation précaire à laquelle est confronté le Nigérien moyen. Lorsqu'on compare le revenu quotidien des Nigériens à leurs dépenses quotidiennes de transport, la situation est désastreuse : les frais de transport absorbent presque tous leurs revenus. De nombreux observateurs conviennent que, à Niamey, deux facteurs rendent la vie plus difficile : le loyer et le transport. Les deux sont excessivement chers, ce qui soulève des questions quant à la prise de conscience des autorités responsables de ces problèmes. Ou peut-être est-ce une opportunité lucrative pour ceux qui ont le privilège de se permettre les transports en commun et même de construire rapidement des maisons dans la capitale, comme si elles poussaient comme des champignons.

Difficultés des transports en commun

Aujourd'hui, nous sommes presque tous convaincus que la plupart de nos concitoyens utilisent les taxis par nécessité, plutôt que par choix. En réalité, ils continuent de les utiliser parce qu'ils n'ont pas d'autre option, à moins de marcher ou d'utiliser des moyens de transport encore moins fiables. Il convient de rappeler que ces véhicules ont été introduits pour faciliter la circulation, notamment le déplacement des biens et des personnes, compte tenu des circonstances actuelles. Cette catégorie de transport était censée compléter les moyens existants, même si ces derniers sont toujours présents. Malheureusement, aujourd'hui, ces taxis représentent un véritable calvaire pour les habitants de la capitale. Non seulement les tarifs ne sont pas abordables pour beaucoup, mais choisir de les utiliser signifie également faire preuve de patience et accepter tous les risques liés à la montée à bord de ces véhicules. Face au calvaire financier représenté par le coût des transports à Niamey, les autorités municipales, en particulier M. Oumarou Dogari, le président du conseil de la ville, avaient promis de revitaliser ce secteur en augmentant le nombre de bus exploités par la Sotruni. Cependant, la souffrance de la population persiste ; il semble que les promesses restent en suspens. Il convient de noter que ces bus étaient principalement utilisés par les employés du gouvernement par le passé, même s'ils n'avaient rien à envier au citoyen moyen en termes de revenu mensuel et d'avantages liés à leur poste. Néanmoins, ils faisaient la queue pour attendre les bus, non par avarice, mais pour des raisons valables : économiser de l'argent et éviter le gaspillage. Qu'en est-il alors du citoyen moyen qui peine à gagner sa vie ? Pourtant, il continue de prendre le taxi pour mener ses activités quotidiennes. À cet égard, nous exhortons les autorités responsables de cette question à s'attaquer au problème de manière décisive, afin de faciliter la mobilité urbaine, un levier de développement indéniable. Ailleurs, même dans les régions les plus développées, où l'on estime que le citoyen moyen vit au-dessus du seuil de pauvreté, les autorités mettent en place des mesures pour garantir un coût de la vie abordable, en particulier en ce qui concerne les transports. Par exemple, en Allemagne, les autorités s'engagent en faveur de la durabilité des transports en commun à bas prix. Selon le groupe de presse RND, les embouteillages ont considérablement diminué dans 12 agglomérations sur 14 étudiées, notamment à Stuttgart et Wiesbaden. Une étude en cours à l'université technique de Hambourg démontre également des avantages en termes de justice sociale : le billet à 9 euros a permis aux plus pauvres d'effectuer des déplacements qu'ils n'auraient jamais pu se permettre autrement. En Bavière, le service a été largement utilisé dans les quartiers à faible revenu.

Coûts du logement

À Niamey, il est indéniable que le coût du logement devient de plus en plus élevé et inabordable pour la plupart des gens. Non seulement la plupart des logements manquent de confort, mais leurs prix dépassent leur valeur. Souvent, ces logements sont situés en périphérie de la capitale, mais sont loués au même prix que des logements plus confortables dans des zones viables au cœur de la ville. Les propriétaires fixent leurs prix, tout comme les intermédiaires, au détriment des locataires qui en supportent le poids. Pourtant, il incombe aux autorités d'intervenir et de gérer cette question. Malheureusement, au Niger, où tout semble possible, même l'inconcevable, chacun fait comme bon lui semble dans ce domaine sans se soucier des conséquences. De plus, ces mêmes propriétaires savent que les autorités responsables de cette question ont abandonné leurs responsabilités, ce qui leur permet même de construire des logements qui ne répondent pas aux normes, car ils savent que ces logements ne leur sont pas destinés, mais plutôt aux "sans-abri" (selon ma définition, ceux qui n'ont pas de domicile). Ces propriétaires profitent du fait que les locataires n'ont pas le choix. C'est particulièrement vrai dans une ville où l'on peut trouver un locataire pour une maison encore en construction. C'est une triste réalité. Il incombe donc à nos autorités de réglementer cette question afin de prévenir l'exploitation par ces propriétaires et de mettre fin à leurs pratiques courantes. Dans d'autres pays qui méritent véritablement ce nom, les autorités s'efforcent de mettre enplace des logements sociaux afin d'alléger le coût de la vie pour les populations nécessitant une assistance. Mais qu'en est-il chez nous ? Ici, nous transformons les logements sociaux en bureaux administratifs, comme c'est le cas pour le développement immobilier du "18 décembre" à Dosso Sogha. Au Niger, je le répète, de telles pratiques ne sont pas seulement possibles, mais aussi concevables. Rappelons une chose : le peuple nigérien, en général, souffre, surtout celui de la capitale. Pour cette raison, les autorités actuelles doivent porter un regard attentif sur les problématiques du transport et du logement qui, depuis près d'une décennie, causent d'énormes difficultés à notre population. En somme, nous les exhortons à créer des conditions de vie saine pour les Nigériens, plutôt que de les pousser vers la misère, car ils survivent péniblement depuis un certain temps déjà.

Amadou I.