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Grande Muraille Verte : le Niger et la FAO s’unissent pour une transition écologique durable

grande muraille verte un nouveau souffle pour la resilience climatique au niger

C’est une avancée majeure pour la lutte contre la désertification et le changement climatique au Sahel. Le Niger vient de franchir un nouveau cap dans son engagement en faveur du développement durable avec la signature d’un accord de financement d’envergure avec l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Objectif : redonner vie aux terres dégradées à travers le projet SURAGGWA, fer de lance d’une nouvelle phase de la Grande Muraille Verte.

D’un montant supérieur à 17 milliards de francs CFA, ce programme entend restaurer plus de 265 000 hectares de sols appauvris, à travers des actions concrètes portées par les communautés elles-mêmes. Il est prévu notamment la création de plus de 700 pépinières communautaires, la formation de plus de 1000 groupes locaux à la gestion durable des ressources naturelles, ainsi que la réduction significative des émissions de CO₂, éléments devenus essentiels dans la réponse climatique du continent africain.

La signature officielle de l’accord s’est tenue à Niamey en présence de nombreuses autorités nationales et de partenaires techniques et financiers. M. Alio Daouda, ministre de la Justice assurant l’intérim des Affaires étrangères, a représenté l’État nigérien, tandis que M. Genot Luc, représentant par intérim de la FAO, s’exprimait au nom de l’organisation onusienne. Étaient également présents le Ministre de l’Environnement, le Secrétaire exécutif du CNEDD, ainsi que le Secrétaire général des Affaires étrangères, témoignant de l’importance stratégique accordée à ce partenariat.

Une réponse intégrée aux défis sahéliens
Le projet SURAGGWA (Renforcement de la résilience de la Grande Muraille Verte d’Afrique) ne se limite pas à une action environnementale. Il s’inscrit dans une vision intégrée qui lie restauration écologique, résilience socioéconomique et autonomisation des populations rurales. Car au-delà des enjeux climatiques, ce sont les questions d’insécurité alimentaire, de pauvreté rurale, et de migration climatique qui sont également visées.

Rappelons que l’Initiative de la Grande Muraille Verte regroupe huit pays sahélo-sahariens, et constitue l’un des projets panafricains les plus emblématiques du XXIe siècle. Le Niger, au cœur de cette dynamique, renforce par cet accord sa volonté de jouer un rôle moteur dans la transition écologique du continent.

Une stratégie de refondation écologique
En lien avec les grandes orientations nationales de refondation, cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de reconquête de la souveraineté environnementale du Niger. Elle illustre une volonté de passer d’un modèle d’assistance ponctuelle à une planification durable, inclusive et enracinée dans les territoires.

En mobilisant à la fois les savoirs locaux, les innovations agroécologiques et le soutien technique international, le projet SURAGGWA pourrait bien devenir un modèle de résilience africaine, alliant respect des écosystèmes, développement humain et justice climatique.
Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)