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Pluies provoquées : Une initiative louable, malgré les inondations

Nous recevons régulièrement des pluies importantes depuis le début du mois d’août à Niamey. Toutes les 48 heures pratiquement. Cette régularité des pluies s’est étalée progressivement aux régions du Centre-est, de toute l’Ouest du pays et même du Nord, à la grande satisfaction des populations notamment des producteurs ruraux. Ça fait des décennies que le mois d’août n’a pas été autant pluvieux comme cette année, en dépit des prévisions météorologiques qui annoncent de bonnes pluviométries à la veille de l’installation de chaque saison des pluies. Cette année encore, la météo a prévu une bonne pluviométrie, excédentaire par rapport à l’année dernière. Une prévision reste une prévision, le dernier mot revient à la nature qui peut faire fausser les calculs. ‘’Le Niger a décidé de provoquer la pluie à l’aide de produits chimiques face à la sécheresse (…) Cette technologie de pluies provoquées ‘consiste à l’aide d’un avion, à introduire dans les nuages des produits chimiques, notamment un mélange d’argent, de sodium et d’acétone’’’. ‘’Il fallait agir sur ce problème de sécheresse pour avoir beaucoup de jours de pluies et augmenter par la même occasion la quantité de pluies’’, a justifié le directeur général de la météorologie, à l’AFP. Selon lui, ces interventions aériennes pour provoquer des pluies sont ponctuelles et ciblent principalement les zones de culture et de pâturage. Elles se poursuivront jusqu’en fin septembre dans l’espoir d’assurer une meilleure production agricole et fourragère cette année dans notre pays.

Seulement, l’initiative est diversement appréciée au sein de l’opinion nationale en raison notamment de ses impacts collatéraux. L’être humain étant par nature un éternel insatisfait, certains critiquent le marché qui a été accordé secrètement à un puissant opérateur économique malien tandis que d’autres invoquent les inondations dont l’initiative serait à l’origine ces derniers temps. Il faut savoir ce qu’on veut dans la vie.

L’hivernage s’étale dans notre pays sur maximum 3 mois et c’est durant cette période que les paysans et les éleveurs, qui constituent l’écrasante majorité de la population dans notre pays, ont le sourire aux lèvres. Ils comptent sur de bonnes récoltes et une bonne production fourragères pour leur survie durant les 9 mois secs de l’année. Faudra-t-il laisser les nuages défiler sur nos têtes durant cette période sans déverser la moindre gouttelette d’eau ou agir sur eux pour provoquer des pluies ?

Nous n’avons qu’une seule saison pluvieuse au Niger et faut en profiter au maximum. C’est en cela que l’initiative est très louable à nos yeux quel qu’en soit le coût. Du reste, mêmes les populations des centres urbains en tirent profit parce qu’ils ont la fraîcheur, l’humidité, un climat doux, du fait de cette régularité des pluies. Maintenant, pour ce qui est des inondations qu’elles provoquent, c’est une autre affaire. Leurs critiques doivent être plutôt formulées à l’encontre des autorités communales qui ne prévoient aucune infrastructure de drainage des eaux de ruissellement lors des opérations de lotissements des nouveaux quartiers. Et même l’entretien des caniveaux existants pour permettre aux eaux de couler n’est pas convenablement assuré. Les habitants des centres urbains ont aussi leur part de responsabilité dans cette situation parce qu’ils posent des actes répréhensibles qui ne sont pas de nature à permettre l’écoulement des eaux de pluies. Or quand le passage naturel de l’eau est bloqué, celle-ci va se le frayer en se déversant au besoin dans les maisons environnantes. C’est la loi de la nature.

Tawèye