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Assemblée nationale/Mission parlementaire d’information et de sensibilisation, à Abidjan (Côte d’Ivoire) : Les députés échangent avec la diaspora nigérienne sur des questions d’intérêt national

Une délégation parlementaire composée des membres de la Commission des Affaires Etrangères et de la Coopération de l’Assemblée nationale et des conseillers de ladite Commission, a effectué du 15 au 22 août 2022, une mission d’information et de sensibilisation à Abidjan en Côte d’Ivoire. Cette mission conduite par le président de cette Commission, l’honorable Mahamadou Karidio a pour objet d’échanger avec les membres de la  diaspora sur un certain nombre de thématiques telles que le respect des lois et règlements du pays d’accueil ;  les enjeux de la loi sur la cybercriminalité adoptée par le parlement nigérien, les enjeux et défis sécuritaires ;  l’importance des pièces d’état civil ainsi que l’enrôlement de la diaspora. Et naturellement, les questions  liées aux conditions de vie de nos compatriotes vivant en Côte d’Ivoire se sont invitées aux échanges.

Cette mission des membres de la Commission des Affaires Etrangères et de la Coopération de l’Assemblée nationale effectuée pendant l’intersession s’inscrit dans le cadre du contrôle de l’action  gouvernementale. La délégation est allée constater de visu la situation de nos compatriotes vivant en Côte d’Ivoire. Durant son séjour, la délégation parlementaire a rencontré, l’Ambassadeur du Niger en Côte d’Ivoire, SE. Aboukar Abdoulaye Diori, le président du Haut Conseil des Nigériens en Côte d’Ivoire, M. Abdou Djibo et les membres de la diaspora.

La mission a échangé avec le diplomate nigérien sur le fonctionnement de la Représentation, les conditions de vie des nigériens vivant en terre ivoirienne et les difficultés que l’Ambassade rencontre. En prenant la parole à cette occasion, l’Ambassadeur a tout d’abord salué l’initiative de la représentation nationale notamment la Commission des Affaires Etrangères et de la Coopération pour l’organisation de cette mission extrêmement  importante pour la diaspora de la Côte d’Ivoire. Il ressort des explications du diplomate nigérien que, l’Ambassade du Niger traverse quelques difficultés, dont la principale, est l’exiguïté du local alors qu’elle dispose d’un terrain clôturé de 3000m2, non encore construit. Il y a également le problème de personnel administratif.

SE. Aboukar Abdoulaye Diori a aussi évoqué le problème de la mendicité auquel s’adonnent certains nigériens qui, de surcroit sont bien portants. Selon lui, il y avait eu un rapatriement de plusieurs mendiants. A la date actuelle, près de 900 autres se trouvent dans des centres d’accueil à Abidjan en attente de rapatriement. En ce qui concerne les pièces d’état civil, l’ambassadeur a informé la délégation parlementaire qu’il avait procédé au lancement officiel de l’opération d’enrôlement pour l’obtention et la délivrance de la carte consulaire biométrique, le 29 juillet 2022 dans l’enceinte de la chancellerie à Marcory Résidentiel.

Pour lui, ceux qui vont détenir cette carte consulaire biométrique, on saura qu’ils sont en Côte d’Ivoire de manière permanente. Cela va permettre à l’Ambassade d’avoir des bases de données fiables pour les statistiques. Le projet est,en effet,d’une importance capitale, dans la mesure où il permettra de moderniser le système d’identification et d’authentification des nigériens vivant en Côte d’Ivoire pour constituer une base de données de référence fiable et de disposer de statistiques claires et précises sur le comportement économique et social des populations. Il permettra aussi de cibler efficacement les services et assistances consulaires aux populations en fonction de leurs zones de résidence.

L’ambassadeur nigérien a aussi appelé les Nigériens en Côte d’Ivoire de respecter les textes et lois de leur pays d’accueil. Il a en outre évoqué, selon le chef de délégation le manque d’une ligne d’action sociale en cas d’action ou de maladie d’un membre de la diaspora. Lorsque des cas pareils arrivent, il faut qu’il procède à des collectes auprès de bonnes volontés. Il a regretté aussi le manque de fonds pour les manifestations des fêtes de la République comme le font les autres pays. SE. Aboukar Abdoulaye Diori a dit que les autorités ivoiriennes reconnaissent que le Nigérien est paisible et ne se retrouve pas dans les actes de criminalité. Les députés  ont pris bonne note, tout en encourageant les agents de l’Ambassade à persévérer dans leur travail quotidien.

Les membres de la délégation ont ensuite rencontré le bureau du Haut Conseil des Nigériens en Côte d’Ivoire, présidé par M. Abdou Djibo. Les échanges ont été très fructueux sur les objectifs de la mission. La délégation a rappelé aux Nigériens vivant en Côte d’Ivoire de continuer à respecter les lois et textes en vigueur dans leur pays d’accueil avant de les entretenir sur la loi relative à la lutte contre la cybercriminalité au Niger. La délégation a expliqué à la diaspora que la loi fixe les règles applicables à la cybercriminalité ou à tout autre fait illégal commis au moyen de système informatique. Elle prévoit les infractions et les procédures relatives aux technologies de l’information et de la communication dans le respect des droits et libertés individuelles. Selon elle, l’objet de cette loi est de prévenir les actes portant atteinte à la confidentialité, à l’intégrité et à la disponibilité des systèmes et des données informatiques ainsi que l’usage frauduleux de tels systèmes et données. Elle vise aussi à adapter, en vue de rendre plus efficaces, les règles de procédure pénales portant sur des infractions en relation avec des systèmes et des données informatiques ainsi que les réseaux de communication électronique. Les membres de la délégation ont cité à nos compatriotes plusieurs articles concernant la cybercriminalité et leur a prodigués de sages conseils, de faire très attention aux transactions virtuelles où des criminels qui peuvent leur détourner des biens. Les membres de la diaspora ont sollicité  des députés leur soutien  auprès du gouvernement pour l’ouverture d’une banque commerciale nigérienne en Côte d’Ivoire pour pouvoir sécuriser leur argent. Le président de la délégation, Mahamadou Karidio a conseillé le bureau du Haut Conseil de redynamiser leur structure et de se conformer aux textes les régissant afin de bien mener leurs activités.

On note également la présence d’un nombre important des étudiants nigériens en Côte d’Ivoire. Ces derniers rencontrent beaucoup de difficultés notamment le non payement des frais d’études des années scolaires 2017-2022, ce qui les a bloqué de recevoir leurs diplômes de fin d’étude. Ils font face aussi à des retards au payement de la bourse. La délégation parlementaire les a rassuré de transmettre les doléances aux plus hautes autorités du pays.

En ce qui concerne l’enrôlement de la diaspora empêché par la crise de la COVID-19, la délégation a échangé avec l’ensemble des couches sociales nigériennes vivant à Abidjan sur ce que le gouvernement est en train d’entreprendre. Il leur a expliqué que la CENI commencera l’enrôlement au plus tard au mois de novembre 2022 avec 41 bureaux prévus à cet effet.

La question sécuritaire était aussi au centre des débats surtout la promesse tenue par le Chef de l’Etat sur le retour des déplacés internes des Régions de Diffa et de Tillabéri. Ce retour des populations déplacées internes dans leur terroir d’attache est devenu une réalité grâce à son engagement. Enfin la délégation parlement a eu une séance de travail avec les députés membres de la Commission des Relations Extérieures du parlement ivoirien portés sur la coopération parlementaire entre les deux pays suivi d’un échange des cadeaux entre les deux délégations.

Seini Seydou Zakaria(onep)