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Foumakoye Zakari – Les voix de la diaspora : “L’espoir est permis”

Foumakoye ZakariActeur associatif basé à Louvain (Belgique), Foumakoye Zakari s’est exprimé dans le cadre de la série “Les voix de la diaspora – Ce qu’ils disent de la Charte de la Refondation”. À travers un regard lucide sur les dérives passées et un appel à l’action, il évoque les défis, les responsabilités collectives, et les opportunités qu’ouvre cette nouvelle phase politique au Niger.

Quelle est votre réaction à la promulgation de la Charte de la Refondation par le Président Tiani ?
L’espoir est permis !
Chaque Nigérien-ne doit avoir en tête cette phrase : Personne ne peut aimer notre chère nation ni venir la construire à notre place.

Chaque peuple, chaque société, a besoin d’un repère temporel pour amorcer son vrai développement à travers une nouvelle dynamique qui s’impose d’elle-même. Ce repère peut être une guerre, une catastrophe naturelle, etc. Le nôtre, c’est cette période post-Conférence nationale, qui a vu la prolifération des partis politiques animés par des citoyens dont la plupart n’ont d’idéal que la recherche effrénée d’intérêts mesquins.

L’amour de la patrie et le sens du bien commun ont été relégués au plus bas niveau de leurs préoccupations. Nous avons assisté à toutes les formes de combines politiques possibles, certaines pires que l’inceste. La mal gouvernance est devenue la règle, au nom d’une absurdité qui ne dit pas son nom : la stabilité politique. Nos valeurs sociétales d’antan (honneur, dignité, bravoure), longtemps sacrées, ont été mises à rude épreuve. Le Niger est devenu un gâteau à partager.

Mais aujourd’hui, un tournant s’impose. Les Assises marquent une étape décisive. Les soldats ont osé, et le peuple a répondu présent.
« Je ne trahirai jamais l’aspiration de mon peuple », disait le général Tiani au lendemain de la prise du pouvoir.
La promulgation de la Charte vient confirmer cette promesse, cette plénitude d’engagement, sans influence extérieure.

L’espoir est permis, et l’heure est au travail.

Pensez-vous que cette Charte reflète fidèlement les aspirations exprimées lors des Assises Nationales de la Refondation ?
Le monde est devenu un village planétaire, et nous, membres de la diaspora, sommes souvent mieux informés des réalités vécues au pays. Cette position nous donne le recul nécessaire pour une appréciation objective des actions politiques et sociales.

Et justement, cette Charte est un tournant. Elle ne s’est pas construite dans un bureau fermé. Elle est le fruit d’un processus de consultation, enrichi par des débats francs. Le soutien populaire à cette dynamique de refondation est réel, et les Nigériens de la diaspora s’y reconnaissent.

Notre souhait, c’est que cette Charte ne reste pas un texte figé, mais qu’elle soit le socle d’un nouveau contrat politique et d’une gouvernance renouvelée.

Quel rôle la diaspora nigérienne devrait-elle jouer, selon vous, dans le suivi et la réussite de cette transition politique ?
Notre atout principal dans la diaspora, c’est cette capacité à prendre du recul. Mais il ne faut pas rester dans la critique ou l’analyse. Il faut s’organiser.

Foumakoye Zakari 2Je propose la création de trois think tanks : un pour l’Europe, un pour l’Asie, un pour l’Amérique. Ils seraient directement liés à une cellule à la Primature ou à la Présidence, selon les prérogatives de la Charte. Leur mission ? Réfléchir, proposer, anticiper. Dieu seul sait combien de compétences notre diaspora regorge !

Ces cadres seraient composés uniquement de Nigériens, engagés dans une réflexion géopolitique, géostratégique, économique. Ils seraient des antennes avancées de la nation, en dialogue permanent avec les institutions du pays.

Conclusion
Un Niger radieux, j’y crois profondément. Tous les ingrédients sont réunis.

Le monde bouge. L’Afrique change. Le Niger aussi doit prendre son destin en main, en s’appuyant sur toutes ses forces, y compris les talents éparpillés dans le monde.

Au travail !

Foumakoye Zakari, Louvain (Belgique)
Propos recueillis par Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)