Le monde vous regarde et l’histoire retiendra : Message aux dirigeants de nos pays frères que sont le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Nigeria et le Sénégal / Par Ali A. BONGUERE
Il me plaît de vous transmettre une réflexion importante de mon frère Omar Tankari, un citoyen nigérien soucieux de la paix, concernant l'ensemble de notre sous-région africaine.
En effet, la réunion des chefs d'état-major de la CEDEAO s'est déroulée dans un ton martial, marquée par des déclarations insupportables de gradés clamant haut et fort leur volonté de déployer les armes sur le territoire du Niger.
Il est effrayant de constater en 2023 avec quelle désinvolture et quelle arrogance, frôlant l'inconscience, certains Africains sont enclins à semer la désolation et la mort parmi leurs frères africains, évoluant pourtant dans le même espace de développement social, économique et humain !
Si l'option militaire, apparemment souhaitée avec ardeur par certains de nos frères africains, devait se concrétiser et que la Guerre du Niger éclate, Messieurs les va-t-en-guerre, sachez que :
L'Histoire vous regarde et vous dénoncera comme des bourreaux au sein d'une Afrique de l'Ouest qui aspirait à la fraternité, mais qui, au bout de 20 ans, aura fini par retomber dans les schémas ancestraux d'une confrontation fratricide. L'Histoire retiendra les noms des pays, des dirigeants et des militaires responsables de cette tragédie.
L'Histoire retiendra que malgré l'opposition de vos parlements, du Parlement de la CEDEAO, de l'Union Africaine et de vos populations respectives, vous aurez persisté dans votre aveuglement à punir les Nigériens. N'oubliez pas que vous pourriez peut-être affronter le CNSP, mais ce sont les Nigériens, les enfants, les femmes et les hommes du Niger qui risquent de payer le prix fort de votre folie guerrière.
L'Histoire retiendra que, sous couvert de restaurer un ordre constitutionnel, vous aurez foulé aux pieds les principes fondateurs de la CEDEAO, outrepassé les dispositions constitutionnelles de vos pays respectifs, superbement ignoré les règles d'engagement de l'Union Africaine et négligé les Nations Unies, garantes de la paix mondiale et bien supérieures aux regroupements régionaux.
L'Histoire se souviendra que vous aurez disposé des ressources humaines, matérielles et financières nécessaires pour réprimer les Nigériens et potentiellement réinstaller un "président élu" qu'ils ne désirent visiblement plus. En revanche, pendant plus de 10 ans, vous aurez superbement négligé les souffrances des populations vulnérables victimes des groupes terroristes. Vous n'aurez pas mobilisé autant de ressources pour soutenir vos frères du Niger, du Mali et du Burkina dans leur lutte contre les tueries ayant endeuillé des milliers de familles.
L'Histoire retiendra que vous aurez pris le risque insensé de provoquer la désintégration majeure de la CEDEAO, cet espace ouest-africain censé mutualiser nos forces pour surmonter collectivement nos épreuves et nous mener vers l'émergence socio-économique. L'Histoire retiendra que vous aurez durablement altéré les liens de solidarité entre les peuples ouest-africains, unis au-delà des frontières et de l'incompétence des politiciens.
Voilà cinq points que l'Histoire retiendra si vous franchissez le pas en agressant le peuple du Niger, un pays qui ne vous aura fait aucun mal ! L'Histoire le retiendra pour l'enseigner à vos arrière-petits-enfants.
Ali A. BONGUERE