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Idées et opinions / Succession de Maman Abou : un drame familial qui ne fait plus sourire

Depuis quelques semaines, et après plus d’un an de son décès, les Nigériens sont surpris d’apprendre, un certain bruit autour de l’héritage de Maman Abou. Un homme qui, pendant des années d’investissement, de combat de vie discret, a réussi à bâtir un patrimoine immense, et une imprimerie de haute gamme qui s’est imposée, par la qualité de ses installations et de ses prestations, au-delà du Niger, à toute la sous-région. L’homme, tout discret qu’il fut, est un homme riche. Vachement riche diront ceux qui le connaissent bien. Mais voilà que des appétits immodérés de la part de certains membres de sa famille, viennent exposer sa mémoire dans la rue, parlant sans pudeur et sans retenue de sa vie intime, et même, qui l’eût cru, d’une histoire immorale pour des hommes de cet âge, de spermatozoïdes qu’ils peuvent sans gêne conter devant des caméras. Voilà là où l’argent a conduit notre société…

Mais l’homme qui n’a pas fait trop de bruit sur sa fortune, humble sans doute à ne pas trop s’exposer même sur le champ politique et exposer son aisance, ne pouvait pas comprendre, comment, le sachant malade, d’autres, pouvaient avoir tant d’appétit pour son immense patrimoine que l’on dit évalué à des milliards, peaufinant, à son insu sans doute, des stratégies de récupération de son patrimoine.

Saison 1 : normalité…

Dans un premier temps, après un conseil de famille régulièrement tenu, un certain nombre de décisions avait été pris pour mettre les enfants de Maman Abou dans leurs droits, avec à la clé, la responsabilité confiée au frère du défunt, le Général Mahamadou Abou. Mais ayant constaté quelques anomalies, avec, soupçonne-t-on, une imprimerie parallèle située quelque part au quartier aéroport qui détournerait les commandes de la NIN, la dame, s’inquiétant pour l’héritage de ses enfants, demanda qu’elle soit cosignataire pour une question de transparence dans la gestion du patrimoine laissé et hérité par ses enfants qui sont, aussi, au plan civil, ceux de Maman Abou dont ils portent le nom, jusqu’à ce que la mère divorce et ce sans que personne, de ceux qui s’agitent aujourd’hui autour du « puits d’or », n’ait eu le courage de contester la paternité biologique des enfants, aujourd’hui trainés dans la boue avec leur défunt père dont la mémoire depuis des jours est bafouée.

Saison 2 : revirement…

La démarche, pourtant toute légitime, de la mère qu’on tente de déshériter n’a pas, comme il fallait s’y attendre, plu et elle servait de prétexte à la famille, avec au devant, le frère Général, pour dénier aux enfants la succession, allant jusqu’à remettre en cause leur filiation, contestant que le frère accusé d’infertilité par sa propre famille après mort ait pu les concevoir avec la dame accusée de vouloir détourner à son profit l’héritage des enfants qui sont quand même ses enfants. Or, qui plus qu’une mère, peut aimer des enfants, pour savoir s’en occuper, les protéger, protéger leurs biens ? De nos jours, n’eût été cette fortune au coeur de l’enjeu du drame familial, quel frère aimerait hériter de la charge d’enfants que son frère lui laisserait ? Combien d’orphelins de nos jours vivent plus avec une mère même sans travail qu’avec un frère du père ? Qui ne sait pas que lorsqu’un père meurt, plus souvent la charge revient à une mère, quand des familles de père s’en éloignent jusqu’à ce que les enfants aient grandi et réussi dans la vie pour apprendre qu’ils ont un oncle, ou autres, une famille se réclamant d’eux ? Drôle de société matérialiste…

Qui a pu croire que pour le matériel d’un autre, l’on puisse aller à de telles ignominies, jusqu’à exposer, après sa mort, tout ce qu’il est indécent d’étaler sur un « frère », et même à commander les services d’un avocat pour expliquer et justifier de l’infertilité du frère. A parler même de zygotes et quoi d’autre ! En prenant la décision grave de réfuter la paternité de Maman Abou pour ses enfants qu’on tente de spolier, ceux qui, au nom d’une famille, jouent à ce jeu, montrent à suffisance qu’ils n’ont aucun amour pour ces enfants, et demain ne pourront se réclamer de leur sang et prétendre être leurs protecteurs pour garder et sécuriser leur héritage. De ce point de vue, la mère n’est que légitimement fondée à douter et à demander plus de garantie. Et ça fâche ! Allez savoir pourquoi.

Immoralité d’une démarche…

Il est aujourd’hui important de se demander, qui, entre Maman Abou qui jouissait jusqu’à sa mort de ses facultés, et sa famille, est juridiquement fondé à reconnaitre des enfants qu’il a eus, selon ce qui est de la législation islamique, dans un cadre matrimonial valide, en vigueur jusqu’au divorce ? C’est donc en âme et conscience qu’il donnait son nom à ces enfants et à ce que l’on sache, de la même manière que Maman Abou ne saurait dénier à son frère la paternité de ses enfants, le frère non plus, ne peut se donner ce droit insultant à l’endroit du frère. Etre frères c’est être frères et les biens sont personnels, jamais dans la communauté. Allez, rentrez dans la boutique de votre frère et prenez tout ce que vous voulez et sortez ! Ah, la mort, c’est triste. Faut-il croire qu’après Maman Abdou, à la suite de sa mort, la famille peut établir de nouveaux actes de naissances aux enfants et au nom de quel droit ? On est où là ? Triste et sale affaire…

Mais alors, pourquoi de son vivant, ceux qui, aujourd’hui, font un grand bruit sur la succession de Maman Abou, n’avaient-ils pas, au nom de la famille, en face de lui, posé le problème pour le contraindre à renier les enfants ? Faut-il croire qu’ils useraient aujourd’hui de leur positionnement, pour jouer aux gangsters et arracher à des enfants et à leur mère, l’héritage que l’Etat-civil des enfants, d’un point de vue du droit moderne règle, sans trop de bruit ? Peuvent-ils dire que c’est Maman Abou qui leur confiait ses résultats médicaux qui le déclareraient stérile à vie ? Mais alors pourquoi, depuis qu’il était en vie, la famille ne posait pas le problème ? Pourquoi avoir attendu un an après sa mort pour sortir le fameux document dont on voudrait se servir pour spolier des héritiers ?

Dire le droit…

Dans cette affaire sale, nauséabonde, le Juge doit dire le droit en ne cédant pas à quelques influences que ce soit, car plus que de compter sur le droit, les contestataires de la succession, ne misent que l’influence qu’un certain positionnement leur donne dans le système actuel, comptant sur des complicités pour arracher un héritage. Rien, aujourd’hui ne peut attester de l’authenticité des documents avec lesquels « la famille » défend sa chose et il va sans dire que le Niger, en principe, ne pourrait pas aller dans ces considérations d’une bassesse affligeante, lui qui sait qu’un fils est fils d’un homme et d’un seul, jamais de deux, pour qu’un autre, fut-il un frère, en conteste la consanguinité des enfants. L’Etat civil, devra donc régler le problème, en l’absence de doutes fondés sur les documents médicaux dont se sert l’autre partie pour justifier son combat. Et lorsque rien ne peut permettre, logiquement, pour le mort de faire un test nouveau, pour ne pas rentrer dans le «Tankataféri» auquel une famille expose son « enfant » qui dort depuis deux ans auprès des anges. Désormais, rien ne peut prouver au juge que ces enfants sont aimés par leurs prétendus tuteurs pour assurer la garde de leur héritage.

Et parce que Maman Abou, qui sait bien ce qu’il fait, et dans la conscience de sa fortune, lorsqu’il décidait de reconnaitre ses enfants sans que sa famille ne trouve à redire, il sait bien qu’il se choisissait des héritiers pour sa fortune, quand même il a connaissance de cette famille, cette autre famille dont il se réclame par le sang qui voudrait aujourd’hui s’en accaparer. La fortune d’un frère n’est pas la fortune d’un frère : à chacun de chercher la sienne. C’est une règle de la vie. Combien de frères sont riches alors même que leur frères souffrent, manquant souvent jusqu’au minimum vital, et même après leur mort, ne pouvant rien voir de ce qu’ils laissent ?

On voit d’ailleurs une presse qui, peut-être « mouillée », comme en choeur, la semaine dernière, dans ses livraisons, annonce que des avocats de la pauvre dame auraient jeté l’éponge. Même quand cela est vrai, c’est sans doute pour autre chose- suivez mon regard – que parce que le dossier ne serait pas défendable d’un point de vue du droit !

Cet acte posé pour profaner, salir et trainer dans la boue la mémoire d’un grand entrepreneur, du seul fait des calculs d’une famille est un précédent dangereux qui pourrait conduire notre société à toutes les dérives, pour accentuer la crise morale dont elle souffre aujourd’hui. Le Juge doit arrêter ça ! Les autorités du pays surtout.

Un lecteur averti